samedi, mars 2

Les prévisions de croissance de la Chine abaissées par la Banque mondiale

La Banque mondiale a revu nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine en 2022 et 2023, en raison de « risques importants » liés principalement au Covid-19 et à la crise de l’immobilier.

Dans ses précédentes prévisions en juin, l’institution internationale avait émit des inquiétudes vis-à-vis de la croissance de la Chine, qui était alors impactée par la politique du « zéro Covid ».

La Chine a assoupli ses mesures sanitaires début décembre, après des manifestations de contestation, et a levé la plupart des restrictions en vigueur durant près de trois ans, après l’apparition des premiers cas de Covid à Wuhan (centre) fin 2019.

Des experts, interrogés par l’agence de presse Reuters, craignent que la Chine soit mal préparée à la vague d’infections liée à cette réouverture, d’autant que des millions de personnes âgées et vulnérables ne sont pas vaccinées.

Dans ce contexte, la Chine devrait voir son PIB progresser en 2022 de 2,7% seulement puis de 4,3% l’an prochain, selon la Banque mondiale. Il s’agit d’un net repli par rapport aux précédentes prévisions de la banque, qui tablaient en juin sur une hausse de 4,3% du produit intérieur brut (PIB) de la Chine en 2022, puis de 8,1% en 2023.

En 2021, la croissance avait atteint 8,1% en raison d’un rattrapage avec l’année 2020, quand l’activité avait été mise à l’arrêt au tout début de la pandémie de Covid-19 avec le confinement de Wuhan. « Les perspectives de croissance de la Chine sont soumises à des risques importants », a estimé la Banque mondiale, arguant de « la trajectoire incertaine de la pandémie ».

Pékin et ses 22 millions d’habitants sont particulièrement touchés par une vague de contaminations inédite depuis trois ans, débuts de la pandémie, et qui s’est rapidement propagée ces derniers jours. Selon certains témoignages, recueillies par Reuters et l’Agence France Presse, il y a une forte hausse de l’activité dans les crématoriums et les hôpitaux sont débordés. De plus, les médicaments anti-grippaux manquent dans les pharmacies.

Lire aussi : Le FMI demande à la Chine d’accélérer les vaccinations pour relancer l’économie

« Les efforts visant à augmenter la vaccination, en particulier parmi les groupes à haut risque, pourront permettre une réouverture (de la Chine) plus sûre et moins perturbatrice », a estimé la Banque. D’ailleurs, craignant d’être contaminé, de nombreux Chinois restent chez eux, impactant lourdement la consommation tandis que de nombreux commerces restent fermés.

La croissance dépendra du « comportement des ménages et des entreprises » dans les semaines et mois à venir, a souligné la Banque mondiale. D’autant que la Chine traverse une crise sans précédent dans l’immobilier, moteur historique de la croissance chinoise.

Ce secteur, qui représente avec la construction plus du quart du PIB du pays, est sur la corde raide, depuis que des mesures adoptées par Pékin en 2020 ont été instauré pour réduire l’endettement des entreprises.

Après des années de croissance, les ventes immobilières s’affichent aujourd’hui en repli dans de nombreuses villes. De nombreux promoteurs luttent pour éviter la faillite, ce qui fragilise tout le secteur de la construction et ses milliers d’entreprises et d’emplois.

« Les tensions persistantes dans le secteur de l’immobilier pourraient avoir des répercussions macroéconomiques et financières plus larges », a avertit la Banque mondiale.

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