lundi, avril 22

Libération d’une journaliste australienne après trois ans de prison en Chine

Officiellement accusée d’avoir «fourni des secrets d’État à l’étranger», la journaliste australienne Cheng Lei a été jugée à huis clos en 2022. A l’époque, l’ambassadeur d’Australie en Chine s’était vu interdire l’accès au tribunal pour assister à son procès.

Détenue en Chine depuis plus de trois ans, la journaliste australienne Cheng Lei a été libérée et a pu regagner Melbourne le 11 octobre pour retrouver sa famille. Signe de la fin d’une affaire diplomatique qui empoisonnait les relations entre la Chine et l’Australie.

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«Le peuple australien souhaitait vivement que Cheng Lei soit réunie avec ses jeunes enfants», a annoncé le Premier ministre australien Anthony Albanese ajoutant que la journaliste était «ravie» d’être rentrée chez elle.

Cheng Lei, 48 ans, ancienne présentatrice de la chaîne publique chinoise CGTN, était détenue depuis août 2020. «Le 11 octobre 2023, Cheng Lei, une citoyenne australienne, a été expulsée par le bureau municipal de Pékin de la sécurité d’État après avoir purgé sa peine», a précisé le ministère chinois de la sécurité d’État dans un communiqué publié après l’annonce de Anthony Albanese.

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Officiellement accusée d’avoir «fourni des secrets d’État à l’étranger», Cheng Lei a été jugée à huis clos en 2022. L’ambassadeur d’Australie en Chine n’avait pas pu accéder au tribunal pour assister à son procès. Anthony Albanese a déclaré qu’elle avait été libérée par Pékin après «la fin des procédures judiciaires en Chine». Il a ajouté que cette libération faciliterait sa visite officielle en Chine à une «date mutuellement convenue» cette année.

Cheng Lei, née en Chine, avait émigré en Australie dans son enfance avant de retourner plus tard dans son pays de naissance pour y travailler. Personnalité connue de la chaîne CGTN, Cheng Lei y réalisait notamment des interviews de chefs d’entreprise du monde entier. En Chine, elle avait auparavant travaillé neuf ans pour la chaîne américaine CNBC.

Détérioration des relations entre la Chine et l’Australie

Avant son arrestation, la journaliste avait publié sur Facebook un certain nombre de messages critiques envers le président chinois Xi Jinping et la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement chinois.

«La grande histoire aujourd’hui, la visite de notre Cher Leader a déclenché des ricanements à la rédaction – saluer un grand écran montrant un hôpital de Wuhan équivaut apparemment à une visite», avait écrit en mars 2020 Cheng Lei lors du premier déplacement du président chinois dans la ville-épicentre de la pandémie de Covid-19.

La détention de la journaliste avait marqué une nouvelle étape de la détérioration des relations entre la Chine et l’Australie, qui est un allié sans faille des États-Unis dans la région Asie-Pacifique.

Les relations la Chine et l’Australie se sont particulièrement tendues lorsque Canberra a demandé une enquête internationale sur l’origine du coronavirus, détecté pour la première fois en Chine fin 2019.

A la suite de cette prise de position sur le Covid-19 ainsi qu’Hong Kong, la Chine a introduit une série de sanctions de facto à l’encontre des produits australiens, mesures qui ont été levées au fur et à mesure de l’apaisement des relations bilatérales.

L’arrestation de Cheng Lei avait provoqué le départ précipité de Chine de deux journalistes australiens craignant à leur tour d’être arrêtés. Bill Birtles, alors correspondant à Pékin de la chaîne de télévision australienne ABC, et Michael Smith, ex-correspondant à Shanghai de l’Australian Financial Review (AFR), s’étaient réfugiés plusieurs jours dans des locaux diplomatiques, avant de quitter la Chine accompagnés de diplomates de leur pays.

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