lundi, avril 8

Mer de Chine : un navire de guerre échoué au centre d’une brouille entre Chine et Philippines

La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale malgré les prétentions des Philippines, du Vietnam ou de la Malaisie, faisant fi d’un jugement international de 2016 en sa défaveur.

La tension est encore montée d’un cran en mer de Chine méridionale lorsqu’un incident entre les Philippines et la Chine a eu lieu autour du Sierra Madre, un ancien navire philippin datant la Seconde Guerre mondiale, échoué sur un atoll.

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Les garde-côtes et les milices maritimes chinoises auraient tiré au canon à eau sur des bateaux affrétés par l’armée philippine et escortés par les garde-côtes philippins pour ravitailler leurs soldats stationnés à bord de Sierra Madre.

Ce navire de la République des Philippines, Sierra Madre, nom d’une chaîne montagneuse des Philippines, est un ancien navire de débarquement américain USS LST-821. Entré en service en 1944, il a ravitaillé le front du Pacifique avant le largage de bombes atomiques sur le Japon ce qui a mis fin à la guerre en 1945.

Déclassé en 1946 et rebaptisé USS Harnett County, il a ensuite été réactivé durant la guerre du Vietnam servant notamment de base flottante pour les hélicoptères de combat, selon l’Institut naval américain. En 1947, il est cédé à la marine philippine puis rebaptisé Dumagat avant de prendre le nom de Sierra Madre.

Lorsqu’en 1944, la Chine prend possession du récif Mischief, revendiqué par les Philippines, elle le transforme en île artificielle lui servant de base militaire.

Quelques années plus tard, le Sierra Madre a été sciemment échoué par l’armée philippine dans les eaux peu profondes de l’atoll Second Thomas. En service actif, le navire est depuis gardé par une petite garnison de soldats philippins vivant à son bord.

L’atoll Second Thomas est situé dans les îles Spratleys, à environ 200 kilomètres à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à plus de 1.000 kilomètres de l’île chinoise de Hainan, la plus proche de la Chine continentale.

Or la Chine revendique l’atoll Second Thomas, malgré les prétentions rivales des Philippines, et y déploie des centaines de navires pour patrouiller dans ces eaux et essaimer sur ces récifs.

De son côté, Manille affirme que les garde-côtes et les navires de la marine chinoise perturbent régulièrement la navigation de navires philippins et leurs opérations de réapprovisionnement de sa garnison. Les garde-côtes philippins redoutent que la Chine ne cherche à occuper l’atoll Second Thomas si le détachement militaire quittait les lieux.

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