mardi, avril 23

Partenariat algéro-chinois pour le lancement d’une usine de fabrication de wagons

La construction d’une usine de fabrication de wagons sera le symbole du partenariat entre les groupes chinois CCECC et CRRC et la Société algérienne de transport des produits énergétiques. Cette usine aura une capacité de production de 2 000 wagons et autres matériels roulants ferroviaires par an.

La China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) a annoncé qu’une unité de fabrication de wagons à grande échelle sera bientôt lancée en Algérie. Elle est née du partenariat entre les groupes CCECC et China Railway Construction Corporation (CRRC), via sa filiale Yangtze Co., et la Société algérienne de transport des produits énergétiques (STPE).

L’usine aura une capacité de production de 2 000 wagons et autres matériels roulants ferroviaires par an. Elle fournira également des services d’entretien pour le parc ferroviaire algérien.

Du rail dans les zones désertiques

Le gouvernement algérien mise sur le développement des lignes de chemin de fer. Le pays a fait le choix de sélectionner le groupe CCECC pour son expertise et son savoir-faire dans la construction des voies ferrées, notamment dans les zones désertiques et les régions enclavées.

«CCECC et CRRC Yangtze, deux leaders mondiaux de l’industrie ferroviaire, ont été choisis en raison de leur expertise et de leur présence mondiale», a indiqué le groupe CCECC dans un communiqué de presse.

La société a souligné que ce projet «cible non seulement le marché algérien mais aussi le marché africain, qui présente une forte demande de matériel roulant ferroviaire. De plus, les solutions techniques innovantes de CCECC, notamment dans la construction de voies ferrées dans des régions désertiques, pourraient contribuer à lutter contre la désertification en Algérie».

Lors d’une rencontre intitulée «Réseau ferré en milieu désertique, phénomène d’ensablement: solutions et mesures d’atténuation», organisée le 20 septembre 2022 par CCECC, l’expert international Hamid Ouar, fondateur et directeur général de la société de consulting Wordlink, a affirmé qu’une «gestion active du problème d’ensablement des lignes ferroviaires existantes et futures dans le Sud algérien est certainement porteuse d’une réponse positive aux défis du changement climatique et permettra une forte contribution du transport ferroviaire à la création de richesses».

L’expertise de la Chine pour le développement de l’industrie ferroviaire

Selon la direction de CCECC Algérie, la future usine produira localement des pièces de rechange et assurera un transfert technologique significatif de la Chine vers l’Algérie. Elle aura un taux d’intégration industrielle de 25 à 35%.

Sid Ahmed Birdouz, responsable communication de CCECC Algérie, a expliqué que le transfert du savoir-faire dans le cadre de ce partenariat consiste notamment à intégrer le volet formation et les services de maintenance.

Interrogé par Arab News en français, Hamid Ouar a mit en exergue le savoir-faire et l’expertise de la Chine depuis plusieurs décennies dans le secteur ferroviaire. «L’annonce de la signature d’un mémorandum d’entente pour la création d’un complexe de production de matériel roulant ferroviaire de wagon est une excellente nouvelle pour le développement de cette industrie en Algérie. La présence dans le consortium de CRRC, numéro un mondial de la construction ferroviaire, avec 50% de parts de marché dans le monde, est sans aucun doute un gage de succès», a-t-il expliqué.

Ce dernier a rappelé que «cet investissement arrive à point nommé pour contribuer au développement des importants projets miniers comme ceux de Gara Djebilet (Tindouf), celui de phosphate intégré à Tébessa et celui de Tala Hamza (Bejaïa)».

Hamid Ouar a précisé que la Chine a construit «6 000 km en zone désertique dans un réseau ferroviaire total de 30 000 km, dont 15% dans des régions désertiques». Pour lui, l’Algérie, dont 90% de la superficie se trouve dans le Sahara, composé de sable de désert et de terrains volcaniques, a besoin de mettre en place des structures ferroviaires avec des solutions permettant de régler les problèmes d’ensablement.

«La Chine a développé un savoir-faire unique au monde combinant la construction d’infrastructures et la lutte contre la désertification que le groupe CCECC propose de le mettre à disposition de ses partenaires algériens», a-t-il conclut.

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