dimanche, mars 24

« Priorité à la faune » pour la Chine en Afrique

De notre partenaire Chinafrique .com – Le Parc national de Mana Pools, la deuxième plus grande réserve animalière du Zimbabwe, est particulièrement connu pour ses grands éléphants, mais aussi pour ses rhinocéros noirs. Située dans la vallée du fleuve Zambèze, cette zone se caractérise par une végétation dense, qui permet à la faune de se dissimuler.

Ce parc animalier, qui fait partie du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, abrite une grande variété d’animaux, dont des éléphants, des rhinocéros, des lions et plus de 350 espèces d’oiseaux, ainsi qu’une riche vie aquatique.

Malheureusement, la densité de la végétation fournit également une couverture pour les braconniers. Depuis des années, le Zimbabwe lutte contre ce fléau, qui a entraîné une diminution considérable de la population d’éléphants et de rhinocéros noirs au début de ce millénaire.

Le vaste parc est une cible majeure pour les braconniers des pays voisins, qui utilisent généralement des canoës pour franchir le Zambèze de nuit et entrer sur ce territoire.

«Le terrain est accidenté et difficile d’accès à pied. Les braconniers avaient l’habitude de tirer avantage de ce fonctionnement dans les zones les plus reculées de cette grande réserve animalière», explique Tawanda Masirirokwa, garde-forestier depuis 22 ans au Parc national de Mana Pools.

L’intervention chinoise contre le braconnage

Au cours de ces dernières années, les efforts de préservation de la faune au Zimbabwe ont été soutenus par l’intervention chinoise dans des programmes de lutte contre le braconnage, ce qui a permis à la population des éléphants d’atteindre les 83 000 individus, d’après l’Autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe (ZimParks).

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a fait l’éloge du Zimbabwe pour ses efforts dans la lutte contre le braconnage et la réduction des affaires de braconnage au premier trimestre de cette année, attribuant cela à l’engagement de ZimParks dans une lutte vigoureuse contre les braconniers.

D’après la CITES, entre les mois de janvier et mars cette année, seuls un éléphant et un rhinocéros ont été perdus au profit des braconniers contre douze éléphants, cinq rhinocéros noirs et deux rhinocéros blancs au cours de la même période l’année dernière.

«Les Chinois se sont révélés être des partenaires utiles dans la lutte contre le braconnage au Zimbabwe. Ils nous ont fourni des véhicules, des technologies et dans certains cas, du personnel», explique Oppah Muchinguri-Kashiri, le ministre zimbabwéen de l’Environnement, de l’Eau et du Climat.

En 2015, la Chine et le Zimbabwe ont lancé la Fondation sino-zimbabwéenne pour la faune, qui a levé des ressources pour aider ZimParks dans la préservation des ressources et la lutte contre le braconnage. Ses membres incluent des citoyens chinois, qui vivent au Zimbabwe.

«La Fondation est parvenue à former du personnel et à mobiliser des ressources pour ZimParks. Les parcs nationaux du Zimbabwe ont dû faire face à une myriade de défis, incluant la sous-capitalisation et des infrastructures désuètes», ajoute M. Muchinguri-Kashiri.

Le directeur de la Fondation sino-zimbabwéenne pour la faune, Francesco Marconati, explique que l’organisation a acquis des équipements essentiels de lutte contre le braconnage pour ZimParks : «nous avons désormais un petit bateau pour contrôler le fleuve Zambèze et un avion ultra-léger de deux places, qui réalise la surveillance sur les 2 196 km du Parc national de Mana Pools. Cela permet de dissuader les braconniers potentiels», indique-t-il.

«La Chine est très sérieuse et engagée, lorsqu’il s’agit de la protection de la faune sauvage. En 2015, le gouvernement chinois a fait don d’équipements d’une valeur de 2,3 millions de dollars à ZimParks pour le travail de préservation», a fait savoir Li Song, le fondateur de la Fondation sino-zimbabwéenne pour la faune.

Une autre organisation chinoise, baptisée Blue Sky Rescue, a également été aux avant-postes des initiatives de lutte contre le braconnage au Zimbabwe. Cette ONG reçoit l’assistance du ministère chinois des Affaires étrangères pour réaliser des programmes de lutte contre le braconnage au Zimbabwe. Elle prévoit de bâtir un camp permanent dans le pays, qui offrirait une aide technologique et des structures pour les volontaires réalisant des activités durables de lutte contre le braconnage.

En 2015, le gouvernement chinois a par ailleurs fait don d’équipements pour la lutte contre le braconnage au Zimbabwe. Ces équipements incluaient des SUV, des camions, des niveleuses, des tracteurs, des radios mobiles, des tentes et des uniformes de patrouille, qui furent utilisés dans les parcs nationaux de Mana Pools et de Hwange. Hwange est le plus grand sanctuaire de la faune sauvage au Zimbabwe.

Hausse des arrestations de braconniers

L’ivoire est le plus souvent utilisée pour des décoctions et des objets d’art, comme cette défense d’éléphant sculptée

«Nous sommes reconnaissants envers nos amis chinois, qui ont constamment aidé le pays dans ses initiatives de lutte contre le braconnage. Nous avons réalisé plusieurs arrestations grâce à la formation et aux équipements que nous avons reçus de la part des Chinois», explique le porte-parole de ZimParks, Tinashe Farawo.

Ce dernier indique qu’en 2017, un total de sept personnes ont été tuées au cours de braconnages – six locaux et un étranger – et 408 personnes ont été arrêtées. Grâce à ces arrestations, ZimParks a été capable de retrouver 615 objets, dont 19 fusils, 71 cartouches de munition, 45 défenses en ivoire, 145 filets de braconnages, 285 pièges et 50 bateaux.

D’après M. Farawo, les efforts de ZimParks dans la lutte contre le braconnage ont été stimulés par la validation de la CITES, laquelle a montré qu’ils étaient sur la bonne voie : «nous sommes heureux de l’approbation que nous avons reçue de la CITES pour notre croisade contre le braconnage. C’est appréciable, venant d’une organisation aussi importante.»

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