lundi, avril 22

Quand Joe Biden accuse Xi Jinping d’être un « dictateur »

Accuser le président Xi Jinping d’être «un dictateur», quand on est soi-même le président d’un Etat fédéral américain interventionniste, qui affirme et affiche partout sur le globe une dictature de «Gendarme du monde», prête à en rire et est une ironie de l’histoire.

Non, le président américain Joe Biden, de la bouche de qui est sortie cette accusation, devra présenter les Etats-Unis d’Amérique dans un vrai miroir : il y verrait, à moins qu’il n’ait aussi des troubles de vue, une superpuissance nucléaire mondiale, dont il tient à son tour, en tant que 46ème président, les manettes et les leviers, et qui n’a fait qu’être, en dehors de son territoire, un Etat d’ingérence et d’immixtion factuelles répétées, permanentes et éternelles dans la vie politique intérieure d’autres Etats faibles et moins nantis du monde.

En effet, comme le rapporte le média Chine-magazine, «le président américain avait (ouvertement) accusé son homologue chinois Xi Jinping, lors d’une réception organisée en Californie, pour les donateurs du parti démocrate. L’incident s’est produit le 21 juin 2023, à la fin de la visite d’Antony Blinken à Pékin. Ce dernier avait été le premier chef de la diplomatie américaine à se rendre en Chine, en près de cinq ans», «pour apaiser les tensions entre Washington et Pékin».

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À la réponse «de savoir si lui aussi considérait Xi Jinpping comme un « dictateur »», le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a, dans une interview accordée à la chaîne CNN, et diffusée le 25 juin 2023, affirmé que «les propos émis par le président Biden reflètent la position officielle des Etats-Unis», et a notamment dit ceci : «Le président (Joe Biden) s’exprime de manière claire et nette. Je travaille sous sa direction depuis plus de 20 ans, et il parle au nom de nous tous».

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En entendant ces sons de cloche diffusant la désinformation, il faut tout de suite replacer les choses non pas à l’envers mais à l’endroit : il n’y a pas pire dictature idéologique et politique au monde, que le système d’expansion des Etats-Unis d’Amérique, qui exalte une «démocratie supérieure» et narcissique, en embouchant dans le reste du monde la grande trompette de la «liberté» et de l’«égalité», pour justifier sa politique interventionniste, qui attente en réalité à la souveraineté nationale des pays qu’elle tient par le lien de la dette occidentale.

Quelle est, en effet, cette démocratie américaine, qui «garantit» au peuple américain et à ses gouvernants, paix et sécurité intérieures, ainsi qu’une bonne santé économique et financière par le moyen d’un capitalisme d’Etat inoxydable, tandis qu’elle n’en donne pas le moindre reflet rassurant et crédible dans les autres pays où son interventionnisme politique et économique a pignon sur rue ?

Quelle est cette démocratie américaine, qui entend dominer le reste du monde par son système unipolaire radical, qui, se faisant grand « vainqueur » de la «Guerre froide», se donne le seul instinct de survoler impunément le droit international, et de décider unilatéralement du destin souverain des autres Etats ainsi que du mode de vie de leurs peuples, et de celui du monde entier ?

Les exemples de cette démarche controversée foisonnent sur le globe, et personne n’en est plus dupe. Tout le monde comprend et voit aujourd’hui, que cette « démocratie du plus fort » est plutôt depuis toujours une nébuleuse qui, dans un flou artistique savamment créé autour des notions aussi vastes que spécieuses de «liberté» et de d’«égalité», fait évoluer, de façon très calculée et adroite, sa prééminence dans un clair-obscur propre aux mythes inatteignables.

C’est pourquoi, il faut vivement féliciter la Chine et son président Xi Jinping, qui clarifient la situation sur la scène internationale et y proposent, avec des partenaires mondiaux responsables – tels que, par exemple, le groupe des BRICS, qui s’élargit de plus en plus actuellement – une vision nouvelle du monde : celle de la multipolarité, du bénéfice mutuel et de l’équité.

Le nouveau monde ainsi repensé et rééquilibré, est désormais en marche sous le pragmatisme de la nécessaire recomposition idéologique et politique mondiale. Plus rien ne sera comme avant : le bilan de la démocratie occidentale dans le monde est lourd de passifs. En s’affranchissant de ces pesanteurs qui maintenaient en l’état l’ancien ordre international à sens unique, qui fait maintenant plus que jamais sa mue et ses mutations nécessaires, le choix, pour un monde nouveau multipolaire et respectueux du droit international, s’impose véritablement. Et cela, en termes, par exemple, de « dédollarisation » du marché financier international.

Si le président chinois Xi Jinping avait été le «dictateur» caricaturé par le pinceau américain, aurait-il pu raisonnablement mener dans le monde sa vision de rééquilibre et d’équité, de «communauté de destin», de «développement en commun», et de «partage du développement économique» avec le reste du monde, là où la politique extérieure et étrangère des Etats-Unis d’Amérique a toujours été fermement, et au contraire, celle du capitalisme outrancier, exploitant, à les épuiser, les autres économies poreuses du monde ?

Sylvain Takoué, Écrivain ivoirien et Directeur Général Du Prix Xi Jinping, Auteur du livre Une seule Chine.

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