mercredi, mai 1

Retour incontrôlé du premier étage de la fusée Longue Marche sur Terre

La Chine a placé le 29 avril sur orbite le premier module de sa station spatiale, grâce à une fusée porteuse Longue-Marche 5B, le plus puissant et imposant lanceur chinois. Le premier étage de cette fusée, actuellement en orbite, qui doit revenir sur Terre. Il perd progressivement de l’altitude et son point de chute est pour l’instant inconnu.

Un risque de dégâts «faible» voire «infime» mais pas nul a été évoqué par les scientifiques chinois, concernant la fusée porteuse Longue-Marche 5B qui doit faire ce week-end son retour incontrôlé dans l’atmosphère terrestre. La Chine et de nombreux experts jugent toutefois minime l’hypothèse de dégâts sur Terre.

La Chine a placé le 29 avril sur orbite le premier module de sa station spatiale, grâce à une fusée porteuse Longue-Marche 5B, dont le premier, actuellement en orbite, doit revenir sur Terre. Il perd progressivement de l’altitude et son point de chute est pour l’instant inconnu.

Space-Track, se servant de données militaires américaines, a écrit sur Twitter que la fenêtre du retour était désormais envisagée entre 01H04-03H04 GMT le 16 juillet, mais a prévenu que cette marge rendait difficile une identification de la location.

L’Escadron chargé du contrôle de l’espace à la base aérienne de Vandenberg, en Californie «ne saura pas la localisation précise qu’APRES» l’atterrissage de la fusée, a indiqué Space-Track.

La Chine reste très discrète sur ce dossier et n’a publié aucune prévision sur un potentiel horaire de retour du lanceur dans l’atmosphère terrestre, où il devrait totalement ou partiellement se désagréger.

Pour l’agence spatiale russe Roscosmos, l’entrée pourrait se faire à 23H30 GMT le 15 juillet (01H30 le 16 juillet heure française) au niveau du sud de l’Indonésie. Le ministère américain de la Défense table sur 23H00 GMT, avec une marge d’erreur de neuf heures de part et d’autre de cette estimation. La fenêtre doit progressivement s’affiner au fil des heures.

Aucune information n’a été communiqué par les autorités spatiales et diplomatiques de Chine, jusqu’à ce que le 7 juillet, Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, précise que «la majorité des composants (de la fusée) seront brûlés et détruits lors de la rentrée dans l’atmosphère».

«La probabilité de causer des dommages aux activités aériennes ou (aux personnes, constructions et activités) au sol est extrêmement faible», a-t-il indiqué.

L’astronome basé à Harvard Jonathan McDowell a indiqué le 8 juillet sur Twitter: «Des nouvelles prédictions de la 18SPCS Space Force serrent les éléments autour d’une orbite: Costa Rica, Haïti, Espagne, Sardaigne, Italie, Grèce et Crète, Israël, Jordanie, Arabie saoudite, Australie, Nouvelle-Zélande».

Peu d’information diffusée

Les médias chinois assuraient le 8 juillet une couverture minimale de l’événement, se contentant de reprendre les propos tenus par le porte-parole de la diplomatie, Wang Wenbin.

Si des parties de la fusée restent intactes après être rentrées dans l’atmosphère, il y a de fortes chances qu’elles s’abîment en mer car la planète est couverte à 70% d’eau. «Nous espérons qu’elles atterriront dans un endroit où elles ne feront de mal à personne», a déclaré le 7 juillet, Mike Howard, un porte-parole du ministère américain de la Défense, soulignant que les Etats-Unis suivaient à la trace la fusée.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, avait assuré que son pays n’avait aucune intention de détruire la fusée. Il a toutefois laissé entendre que son lancement n’avait pas été planifié avec suffisamment de soin par la Chine.

Le risque que des débris plus lourds touchent une zone habitée existent, mais sont cependant peu probables, selon plusieurs experts. «Vu la taille de l’objet, il y a forcément de gros morceaux qui resteront», a anticipé Florent Delefie, astronome à l’Observatoire de Paris-PSL.

Mais la probabilité d’un impact sur une zone habitée est «infime, de moins de une sur un million, sans doute», a rassuré Nicolas Bobrinsky, chef du département Ingénierie et Innovation à l’agence spatiale européenne (ESA).

«Eclats métalliques» volumineux

«Pas besoin de trop s’inquiéter», a précisé lui aussi Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux Etats-Unis, et grand spécialiste des débris spatiaux.

«Mais le fait qu’une tonne d’éclats métalliques s’abatte sur la Terre à des centaines de km/h ne constitue pas une bonne pratique, et la Chine devrait revoir la conception des missions Longue-Marche 5B afin d’éviter cela.»

En 2020, des débris d’une autre fusée Longue-Marche s’étaient écrasés sur des villages en Côte d’Ivoire, provoquant des dégâts, mais pas de blessés. En avril 2018, le laboratoire spatial chinois Tiangong-1 s’était désintégré lors de son entrée dans l’atmosphère, deux ans après qu’il eut cessé de fonctionner.

La Chine investit depuis quelques décennies des milliards dans son programme spatial. Elle a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003 et a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.

En 2022, l’engin avait rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite (concurrent du GPS américain). La Chine prévoit de faire atterrir un robot sur Mars d’ici peu. Elle a également annoncé vouloir construire une base lunaire avec la Russie.

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