dimanche, avril 14

« Sur la bonne route »

De notre partenaire Chinafrique – En 2013, un programme ambitieux connu sous le nom d’initiative «la Ceinture et la Route», a été lancé par le gouvernement chinois, se concentrant sur la promotion de la coordination politique, la connectivité des infrastructures et des équipements, la libéralisation du commerce, l’intégration financière et le renforcement des liens interpersonnels par le biais d’un processus consultatif et d’efforts conjoints, ayant pour objectif le bien-être de tous.

L’initiative «la Ceinture et la Route» comprend la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route maritime de la soie du XXI siècle, donc, elle est aussi appelée les nouvelles Routes de la soie. La principale raison derrière le lancement de cette initiative était de renforcer la connectivité de la Chine avec le reste du monde. Les nouvelles Routes de la soie comportent deux parties majeures : la «Ceinture», qui recrée l’ancienne Route terrestre de la soie ; et la «Route», qui n’est pas réellement une route, mais une voie maritime à travers divers océans.

L’initiative «la Ceinture et la Route» est apparue comme un projet chinois de plusieurs milliards de dollars avec une campagne de communication colossale pour promouvoir la coopération gagnant-gagnant à travers le monde. L’initiative cible cinq principaux domaines : la politique, les infrastructures, le commerce, la finance et les échanges interpersonnels.

Elle combine des projets anciens et nouveaux, couvre une échelle géographique importante, et inclut des efforts pour renforcer les infrastructures physiques, les infrastructures « immatérielles » et les liens culturels.

À l’heure actuelle, les pays ayant adopté cette initiative ont un PIB combiné dépassant les 23 000 milliards de dollars et une population représentant plus de la moitié de la population mondiale. L’année dernière, au cours du Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale, qui s’est déroulé à Beijing sur le thème «Renforcer la coopération internationale et construire ensemble la Ceinture et la Route pour un développement gagnant-gagnant», le Président chinois Xi Jinping était confiant sur la capacité des nouvelles Routes de la soie à apporter de grands avantages aux populations à travers le monde.

Il avait alors également noté, que 68 pays et organisations internationales avaient signé l’accord de coopération des nouvelles Routes de la soie avec la Chine, avec des discussions sous forme de tables rondes rassemblant les dirigeants des différentes unités des Nations unies, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Les nouvelles Routes de la soie progressent de façon continue, guidées par les principes de consultations approfondies, de contribution conjointe et de bénéfices partagés.

L’initiative «la Ceinture et la Route» en Afrique

En Afrique, tout comme dans d’autres parties du monde, les nouvelles Routes de la soie ont transformé de façon significative le paysage infrastructurel du continent avec des projets clés, comme la construction de gazoducs et d’oléoducs, de voies maritimes, de voies ferroviaires, de routes, de ports ou encore de corridors économiques.

Il s’agit du type d’infrastructures nécessaires pour stimuler la croissance économique et le développement. Les nouvelles Routes de la soie ont été déterminantes pour soutenir l’industrialisation en Afrique, conformément à l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et les plans de développement des différents pays africains.

L’un des points phares de l’initiative est son objectif visant à relier la Chine avec les marchés majeurs du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Afrique grâce à des liens ferroviaires et maritimes, qui ouvriront le commerce de biens et de services entre les nations. Par le biais des nouvelles Routes de la soie, de nombreux pays africains ont pu profiter des projets financés par la Chine, ce qui a soutenu la croissance d’une classe moyenne, renforçant la consommation et la demande intérieure en biens et en services.

Depuis le lancement de l’initiative il y a cinq ans, la Chine a travaillé avec les pays africains sur l’alignement de leurs stratégies de développement et de leurs priorités. Au Kenya, l’initiative a fait naître des infrastructures de niveau mondial, un pilier majeur de la feuille de développement économique « Vision 2030 », qui vise à transformer le Kenya d’ici 2030 en un pays nouvellement industrialisé et de revenus moyens.

La construction de la ligne SGR (pour Standard gauge railway) au Kenya, qui a coûté 3,8 milliards de dollars et relie Nairobi à la ville touristique de Mombasa, a été déterminante dans le transport de la population (notamment des touristes kényans et étrangers), des biens et des services, de la ville portuaire vers d’autres parties du pays et de la région. En Éthiopie, la population locale bénéficie d’une ligne ferroviaire de 700 km, qui a été construite par une entreprise chinoise entre l’Éthiopie et Djibouti. Celle-ci a permis de réduire à la fois le coût et la durée du transport des individus, des marchandises et des services entre les deux pays.

La ligne ferroviaire a également permis la création de nouvelles opportunités pour la construction de parcs industriels le long de ce corridor, stimulant ainsi la production dans les secteurs du cuir, du textile et de l’agriculture. L’Éthiopie est un pays enclavé, qui dépend du port de Djibouti pour plus de 90 % de ses importations et ses exportations.

La nouvelle ligne ferroviaire a été déterminante dans la réduction du temps de livraison des marchandises entre Addis-Abeba et Djibouti, réduisant ainsi les coûts des transactions commerciales en Éthiopie et attirant les investissements directs étrangers. Certains des autres projets des nouvelles Routes de la soie en Afrique incluent la construction d’une ligne ferroviaire côtière au Nigéria, le port de Bagamoyo en Tanzanie, ainsi que le barrage de Mphanda Nkuwa et la centrale hydroélectrique au Mozambique. Depuis 2013, les nouvelles Routes de la soie ont permis de promouvoir le commerce, de stimuler l’inclusion financière et de faciliter les échanges interpersonnels.

Des investissements ciblés

Alors que la Chine commémore les cinq années d’existence de l’initiative et que nous regardons vers l’avenir pour évaluer les forces, les faiblesses et les opportunités de « la Ceinture et la Route », le pays a besoin de continuer à promouvoir les échanges d’idées, le transfert de technologies et le renforcement des capacités, de façon à ce que les pays individuels puissent se charger de la gestion des projets le plus rapidement possible, dès que ceux-ci sont achevés. La Chine devrait également accorder davantage de subventions aux pays africains, afin de limiter les risques possibles de défauts de remboursement des emprunts provoqués par des niveaux de dette insoutenables.

Pour que les nouvelles Routes de la soie puissent s’envoler, la Chine écoute également les voix africaines, qui continuent d’appeler à l’augmentation des investissements dans les secteurs présentant des retours sur investissements plus rapides, comme la production manufacturière et les services, et non de porter l’accent uniquement sur les projets infrastructurels, qui sont intensifs en capitaux et dont les retours ne se font ressentir que sur le long terme.

Dans la prochaine phase pour que l’initiative reste un vecteur de transformation, les gouvernements africains doivent tirer parti de la bonne volonté démontrée par le Président chinois Xi Jinping lors de ses dernières annonces au Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) de Beijing, afin de parvenir à une coopération fructueuse qui créera des emplois, réduira la pauvreté et soutiendra la croissance sur le continent.

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