mardi, avril 23

Un sommet du G20 en Inde sans le président chinois Xi Jinping

Le 18e sommet des dirigeants des pays du G20 (Groupe des 20), qui réunit les 20 plus grandes économies du monde, se tiendra à New Delhi, la capitale de l’Inde, les 9 et 10 septembre. Il s’est déroulé dans l’ombre des tensions entre les États-Unis et la Chine, l’Occident et la Russie.

Lors de ce sommet, les dirigeants ont discuté de questions concernant le sort du globe, de la guerre russo-ukrainienne à la crise climatique, des objectifs de développement durable à la transformation numérique et aux infrastructures.

Le sommet a été marqué par l’absence des présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, et s’est déroulé dans l’ombre de la rivalité géopolitique entre les États-Unis et la Chine et des tensions actuelles entre l’Occident et la Russie au sujet de la guerre en Ukraine.

Le G20 a été créé en 1999 pour permettre aux ministres des finances et aux gouverneurs des banques centrales de 19 pays et de l’Union européenne (UE) de discuter des problèmes économiques et financiers internationaux.

Ce groupe prend des décisions qui façonnent la politique mondiale dans différents domaines lors des sommets auxquels participent les chefs d’État et de gouvernement depuis l’éclatement de la crise financière mondiale en 2008.

Le G20 représente environ 60% de la population mondiale, 75% du commerce mondial et 85% du produit brut mondial.

Lors du XVIIIème sommet du G20 accueilli par l’Inde, les principaux thèmes abordés seront les problèmes de la reprise économique mondiale post-Covid-19 et l’avenir de la croissance, le développement du développement vert et la finance climatique contre la crise climatique, l’examen des progrès réalisés dans le cadre des objectifs de développement 2030 de l’Organisation des Nations unies (ONU), la transformation technologique et l’infrastructure numérique, la réforme des institutions internationales multilatérales au 21e siècle et le renforcement de la contribution des femmes au développement socio-économique.

L’Inde a choisi « Un monde, une famille, un avenir » comme thème du sommet sous sa présidence. Une phrase inspirée par la Maha Upanishad, une ancienne écriture sanskrite considérée comme sacrée dans l’hindouisme. Ce thème souligne l’importance de toute vie sur terre et son interconnexion avec le monde et l’univers, et vise à transmettre, selon le Premier ministre Narendra Modi, « un sentiment d’unité universelle ».

Entrée de l’Union africaine au G20

Le G20 a intégré officiellement l’Union africaine (UA), un signal fort pour l’Afrique et une victoire diplomatique pour l’Inde qui s’affiche comme le leader des pays du Sud. L’entrée de l’Union africaine au G20 va offrir « une voix et une visibilité » à l’Afrique, continent qui affiche aujourd’hui « la croissance la plus rapide », et lui permettra de faire valoir ses intérêts et ses points de vue au sein de l’instance, selon le président kényan, William Ruto.

Cette adhésion a été soutenu par le Premier ministre indien, le président chinois Xi Jinping et le président russe, Vladimir Poutine. Dans une lettre envoyée aux dirigeants des États membres en juin, le Premier ministre indien Modi avait proposé que l’Union africaine se voie accorder le statut de membre à part entière lors du sommet des dirigeants organisé dans son pays.

Dans un article publié dans un journal sud-africain en début de semaine, le dirigeant indien a souligné que son pays était « un défenseur de l’adhésion de l’Union africaine au G20« . Dans son discours au sommet de Bali l’année dernière, le président chinois Xi Jinping a également annoncé que son pays soutenait l’adhésion de l’Union africaine au G20. Par ailleurs, la Russie, les États-Unis et les pays de l’UE sont également favorables à l’adhésion de l’Union.

De son côté, le président sénégalais Macky Sall, qui a présidé l’année dernière l’Union africaine, avait demandé l’année dernière que l’Union obtienne un siège au G20. L’Inde souhaite renforcer son image de « pont entre l’Occident et le Sud » en obtenant la participation de l’Union au G20 lors du sommet.

Établie à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, l’UA compte 55 membres (dont six suspendus), totalisant 3 000 milliards de dollars de PIB. Le continent n’était jusque-là représenté au G20 que par un seul État, l’Afrique du Sud, dont le président Cyril Ramaphosa s’est dit « ravi » de la place offerte à l’UA.

Guerre russo-ukrainienne

La guerre russo-ukrainienne est l’un des sujets les plus controversés de ce sommet, comme ce fut le cas lors du sommet du G20 de l’année dernière sur l’île indonésienne de Bali.

Le dirigeant russe, Vladimir Poutine, qui évite les réunions internationales et les visites à l’étranger depuis le début de la guerre, ne participera pas à ce sommet, comme il l’avait fait l’année dernière. Le ministre des affaires étrangères, Sergey Lavrov, représentera la Russie au sommet.

L’envoi par le dirigeant russe d’un message vidéo à la réunion de New Delhi était à l’ordre du jour, mais a été annulé par la suite. Il est indiqué qu’il n’y a pas de consensus sur l’inclusion d’une déclaration sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine dans la déclaration finale du sommet. Les États-Unis et les pays occidentaux auraient préconisé l’inclusion d’une déclaration « condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie » dans la déclaration, tandis que Moscou et Pékin s’y seraient opposés.

La déclaration finale dénonce l’emploi de la force visant à obtenir des gains territoriaux, mais le texte ne fait pas mention explicitement d’une agression russe en Ukraine, expression pourtant utilisée en 2022 lors du précédent sommet du G20 à Bali dans une référence à une résolution de l’ONU qui avait déploré dans les termes les plus vifs l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine.

Le président chinois Xi Jinping absent

Le président chinois Xi Jinping n’a pas participé au sommet. C’est le premier ministre Li Chiang qui a dirigé la délégation chinoise lors des réunions.

Contrairement à Vladimir Poutine, la décision du dirigeant chinois de ne pas assister au sommet a été une surprise. la Chine n’assiste pas aux réunions au niveau des chefs d’État pour la première fois depuis 2008, année où les sommets des dirigeants du G20 ont été organisés régulièrement.

La Chine, deuxième économie mondiale et premier pays en développement, accorde depuis le début une attention particulière à sa participation active au G20. Bien que les responsables chinois se soient abstenus de justifier ce choix, ils ont déclaré qu’ils considéraient le G20 comme « une plate-forme importante pour la coopération économique ».

Toutefois, outre la coopération économique, les sommets du G20 sont depuis longtemps des réunions où sont prises des décisions cruciales et où se tiennent des réunions bilatérales qui déterminent l’orientation politique de l’époque. En fait, lors du sommet de l’année dernière à Bali, Xi Jinping et le président américain Joe Biden se sont rencontrés face à face pour la première fois. Les dirigeants des deux pays, entre lesquels les tensions s’étaient accrues, ont convenu de « gérer la rivalité de manière responsable ».

Le fait que Xi Jinping n’ait pas participé au G20 et qu’il ait évité tout contact de haut niveau avec le président américain, Joe Biden, sur une plateforme multilatérale montre que les nuages de la guerre froide entre les deux pays ne se sont pas encore dissipés.

Peu d’attentes sur le climat

Les pays du G20 sont responsables de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique. Cependant, les mesures à prendre en matière de changement climatique font l’objet de désaccords entre les pays.

Les espoirs de voir les lignes directrices de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de 2022 (COP27) adoptées par le G20 et transformées en décisions et engagements politiques ne semblent pas se concrétiser.

Lors des réunions préparatoires au sommet, il a été rapporté qu’il n’y avait pas de consensus entre les pays sur l’acceptation de la recommandation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies selon laquelle 2025 devrait être accepté comme le « point culminant » des émissions de carbone.

Le G20 a échoué à appeler à une sortie des énergies fossiles dans sa déclaration finale, mais soutient pour la première fois l’objectif de tripler les renouvelables d’ici à 2030, un « strict minimum » à trois mois de la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.

La question d’une éventuelle sortie des énergies fossiles, cause essentielle de la crise climatique de plus en plus sévère, est cette année au cœur des négociations internationales censées culminer en décembre à la COP28 de Dubai.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *