vendredi, mars 15

Washington lance de nouvelles sanctions contre des sociétés chinoises

Le département du Commerce américain a annoncé le 16 décembre avoir ajouté une trentaine de sociétés dont des entreprises chinoises de biotechnologie à la liste noire des sociétés accusées de violations des droits humains à l’encontre des Ouïghours dans la région autonome du Xinjiang.

« La recherche scientifique en biotechnologie et en innovation médicale peut sauver des vies. Malheureusement, la République populaire de Chine choisit d’utiliser ces technologies pour contrôler son peuple et réprimer les membres des groupes minoritaires ethniques et religieux », a déploré la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo dans un communiqué.

Au total, 37 entreprises ont été ajoutées à la liste des sociétés accusées d’être impliquées dans des activités « contraires à la politique étrangère et aux intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis ».

La liste comprend des entreprises chinoises, mais aussi des firmes de Géorgie, de la Malaisie et de la Turquie, selon le document qui doit être publié au journal officiel ce 17 décembre.

Washington a décidé de restreindre les exportations sensibles vers l’Académie des sciences médicales militaires et 11 de ses instituts de recherche en raison de ses travaux de biotechnologie, y compris « de prétendues armes de contrôle du cerveau », ont précisé les auteurs du document.

Des ONG de défense des droits humains ont assuré que la Chine exerçait une surveillance sans précédent de la population ouïghoure majoritairement musulmane dans la région nord-ouest du Xinjiang.

Elles ont notamment indiqué que le gouvernement chinois faisait des recherches à l’aide d’ADN et des opérations d’intelligence artificielle pour de la reconnaissance faciale.

Parmi les instituts de recherche visés par les dernières actions américaines, des centres axés sur les transfusions sanguines, la bio-ingénierie et la toxicologie sont concernés.

« Les Etats-Unis continueront de s’opposer fermement aux efforts de la Chine et de l’Iran pour transformer des outils contribuant à la prospérité de l’humanité en outils menaçant la sécurité et la stabilité mondiales », a souligné Gina Raimondo.

Selon des experts, des témoins et le gouvernement américain, plus d’un million d’Ouïghours et d’autres musulmans turcophones (Hui, Kazhak, Kirghiz, …) sont incarcérés dans des camps de sinisation, c’est-à-dire pour leur inculquer les traditions culturelles chinoises.

Les Etats-Unis ont qualifié la campagne de génocide et, invoquent les problèmes de droits humains. Le document prévoit un boycott de la représentation officielle aux Jeux d’hiver de Pékin l’année prochaine. Un boycott déjà annoncé il y a quelques jours.

Lire aussi : Washington annonce un boycott diplomatique des JO de Pékin

Selon Pékin, il s’agit de centres de formation professionnelle et affirme que, comme de nombreux pays occidentaux, le gouvernement cherche à réduire l’attrait de l’islam radical à la suite d’attentats meurtriers.

Urumqi, capitale de la région du Xinjiang

En parallèle, une équipe de recherche chinoise a annoncé avoir publié un rapport exposant les intentions derrière la stratégie du gouvernement américain visant à « contenir la Chine en perturbant le Xinjiang ».

Le rapport, intitulé « Les conspirations et les approches de la politique de crise dans le cadre de la stratégie des Etats-Unis ‘contenir la Chine en perturbant le Xinjiang' », a été produit par l’Institut pour les études de l’Asie centrale relevant de l’Université de Lanzhou, dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest).

« La principale tactique de la stratégie américaine consiste à instiguer une crise de gouvernance, une crise économique et une crise de souveraineté dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine », indique le rapport.

Les chercheurs affirment que « ces crises fabriquées de toutes pièces prennent la forme d’une intervention par le biais de la fixation de l’ordre du jour, constituant la principale approche des Etats-Unis pour contenir la Chine ».

« Le gouvernement américain tente d’étrangler l’économie du Xinjiang à travers ses chaînes industrielles et d’approvisionnement, sous de faux prétextes de travail forcé et de violations des droits de l’homme », indique le document.

« La diabolisation globale du Xinjiang par les Etats-Unis est caractérisée par une forte tonalité d’impérialisme et de colonialisme, indique le rapport. Ces fausses interprétations résultent des idées rigides des Etats-Unis sur les droits de l’homme, de leur arrogance et de leurs complots », a ajouté le document.

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