dimanche, mars 24

Xi Jinping et Narendra Modi chercheront le consensus

Le président Xi JInping reçoit les 27 et 28 avril à Wuhan (Hubei), le Premier ministre indien, Narendra Modi. Cette rencontre pourrait annoncer un réchauffement des relations entre les deux puissances asiatiques, après quelques frictions et une concurrence acharnée dans certaines régions du globe, dont l’océan Indien.

Le 25 avril, Lu Kang, porte-parole du ministère des affaires étrangères a assuré que «les deux dirigeants pourront parvenir à de nouveaux consensus importants et guider le développement sain et stable des relations bilatérales».

Visite en Chine en 2015 de Narendra Modi, Premier ministre indien, ici au côté d Xi Jinping, Président chinois.

Des investissements en hausse

A la fin de l’année 2017, les investissements chinois en Inde ont totalisé plus de 8 milliards de dollars (6,56 milliards d’euros), d’après le porte-parole du ministère chinois du commerce, Gao Feng.

D’après ce dernier, «l’Inde est devenue un marché important pour la coopération en matière d’infrastructures entre les entreprises chinoises et une destination d’investissement majeure».

D’ailleurs, selon le porte-parole du ministère chinois du commerce, «la Chine et l’Inde ont toutes deux un marché intérieur énorme et les économies des deux pays sont très complémentaires, ce qui crée un énorme potentiel de coopération».

Gao Feng a également souligné la hausse du commerce de 15,4% au premier trimestre de l’année 2018, atteignant 22,1 milliards de dollars (18,1 milliards d’euros). Cependant, les exportations de l’Inde vers la Chine ne représentaient que 4,6 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros).

En 2017, l’Inde a importé pour 68 milliards de dollars (55,7 mds €) de marchandises en provenance de Chine, soit une hausse de 16,5% en glissement annuel. Le commerce bilatéral est passé de 70 milliards de dollars (57,4 mds e) en 2014 à 84,4 milliards de dollars (69,2 mds €), en hausse de 20% en 2017.

Des échanges relevés par la Chine

Ces chiffres ne reflètent pas particulièrement l’ampleur des échanges sino-indiens, car la hausse du volume commercial est entièrement due aux importations en provenance de Chine.

Plusieurs sujets seront donc sur la table parmi lesquels le déséquilibre commercial, la stimulation des exportations indiennes en technologie de l’information et produits pharmaceutiques. Malgré cela, les pourparlers n’ont pas de programme défini et doivent porter que sur des questions bilatérales et globales, ont indiqué des responsables chinois et indiens.

«Ce que nous voulons, c’est une vision globale à long terme pour les 100 prochaines années afin d’approfondir la coopération bilatérale et de gérer correctement les différences pour amener les deux pays à un nouveau point de départ», a déclaré le vice-ministre chinois des affaires étrangères, Kong Xuanyou.

La Ceinture et la Route, point de tension

Nouvelle route de la soie

Toutefois, l’initiative de Xi Jinping de Nouvelles Routes de la Soie en 2013 devrait être débattue par Xi Jinping et Narendra Modi.  En effet, lors d’une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’Inde a été la seule à ne pas manifester son soutien au projet de routes de la soie.

La raison de rejet réside dans le tracé de la route situé dans le corridor entre la Chine et le Pakistan. Ce tracé passe par la région du Cachemire que se disputent l’Inde et le Pakistan depuis la partition de 1947.

Impossible pour New Delhi d’admettre implicitement qu’Islamabad gère cette région et donc de renoncer à sa souveraineté sur ce territoire. Or le refus répété de l’Inde qui avait d’ailleurs boycotté le sommet organisé à Beijing sur les routes, en 2017, n’arrange pas les affaires de la Chine qui finance ce corridor à hauteur de plus de 50 milliards d’euros.

D’autant plus que le tracé est devenu un point stratégique pour la Chine, car il doit lui permettre d’acheminer directement ses marchandises jusqu’à l’océan Indien et le port de Gwadar.

Face aux ambitions chinoises, l’Inde s’est alliée au Japon, en lançant son propre projet de route commerciale : le «corridor de la croissance Asie Afrique» consacré au «développement durable» plutôt qu’au commerce, et qui s’appuie principalement sur les voies maritimes low-cost et ayant une faible empreinte carbone.

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