samedi, avril 27

Antony Blinken réaffirme que les États-Unis ne soutiennent pas «l’indépendance de Taiwan»

En visite à Pékin pour maintenir la communication entre la Chine et les États-Unis et ainsi éviter un conflit, a assuré le secrétaire d’État qui s’est entretenu avec le dirigeant chinois avant de rentrer au pays.

Le président chinois Xi Jinping a rencontré le secrétaire d’État américain Antony Blinken le 19 juin. La rencontre s’est déroulée au deuxième et dernier jour de cette visite visant à apaiser les tensions entre les deux grandes puissances.

Pékin a réalisé «dans les dernières semaines»

Cet entretien intervient après une rencontre dans la matinée avec Wang Yi, le plus haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la diplomatie. Outre la question des liens entre les États-Unis et Taïwan, île revendiquée par Pékin et au centre des tensions entre les deux puissances, les relations bilatérales restent complexes sur de nombreux dossiers.

Antony Blinken a déclaré que la Chine avait renouvelé sa promesse de ne pas envoyer d’armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine. «Nous, ainsi que d’autres pays, avons reçu l’assurance de la part de la Chine qu’elle ne fournit pas et ne fournira pas d’aide létale à la Russie pour une utilisation en Ukraine», a-t-il déclaré.

«Nous n’avons pas vu de preuve qui contredise cela. Ce qui continue de nous inquiéter, en revanche, c’est la possibilité que des entreprises chinoises fournissent de la technologie à la Russie que cette dernière puisse utiliser pour poursuivre son agression en Ukraine», a-t-il ajouté. «Nous avons demandé au gouvernement chinois d’être très vigilant à ce sujet».

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Bliken, a précisé que les promesses de Pékin avaient été réalisées «dans les dernières semaines» et pas uniquement à l’occasion de sa visite. Pas «d’intérêt de fournir à la Chine des technologies qui pourraient être utilisées contre nous», a affirmé Antony Blinken.

Pour des raisons de sécurité, les Etats-Unis ont mis en place ces dernières années plusieurs mesures visant à restreindre l’accès des entreprises chinoises à certaines technologies américaines ou compliquer leur fabrication de semi-conducteurs de pointe.

«Nous voulons de la croissance. Nous voulons voir le succès dans toutes les parties du monde, y compris, bien sûr, dans les grandes économies comme la Chine», a assuré le secrétaire d’Etat américain. «Mais en même temps», il n’est «pas dans notre intérêt de fournir à la Chine des technologies qui pourraient être utilisées contre nous», a-t-il souligné.

«Alors qu’elle développe de manière très opaque son programme d’armes nucléaires, qu’elle produit des missiles hypersoniques, qu’elle utilise la technologie à des fins répressives, en quoi est-il dans notre intérêt de fournir ces technologies spécifiques à la Chine?», s’est interrogé Antony Blinken.

Le chef de la diplomatie américaine a déclaré qu’il avait fait le constat avec les dirigeants chinois de la nécessité de «stabiliser» leurs relations, tout en restant «lucide» sur les profonds désaccords bilatéraux.

«Lors de chaque réunion, j’ai insisté sur le fait que des contacts directs et une communication soutenue au plus haut niveau constituaient le meilleur moyen de gérer les différences de manière responsable et de veiller à ce que la concurrence ne dégénère pas en conflit», a déclaré Antony Blinken aux journalistes.

Une relation critique 

Le président chinois a salué les «progrès» et les «terrains d’entente» entre Pékin et Washington. «Les deux parties ont fait des progrès (ce lundi matin) et sont parvenues à des terrains d’entente sur certains points spécifiques», non précisés, a souligné Xi Jinping, qualifiant ces avancées de «très bonne chose», selon une vidéo diffusée par la télévision publique CCTV.

«J’espère que par le biais de cette visite, le secrétaire d’État Blinken apportera un résultat positif à la stabilisation des relations entre la Chine et les États-Unis», a déclaré Xi Jinping à son interlocuteur.

Wang Yi avait affirmé à Antony Blinken que la Chine et les Etats-Unis, arrivés à «un moment critique» de leurs relations. «Il est nécessaire de faire un choix entre dialogue et confrontation, coopération et conflit», a souligné Wang Yi, qui a la haute main en Chine sur la politique extérieure chinoise.

Wang Yi a également réaffirmé la position de la Chine sur le dossier de Taïwan, face à ce que Pékin perçoit comme un rapprochement continu ces dernières années entre Washington et les autorités taïwanaises, issues d’un parti pro-indépendance.

De son côté Anthony Blinken a réaffirmé le respect du Taiwan Relations Act, qui définit les relations qu’entretiennent les États-Unis et Taïwan, après la reconnaissance de la Chine. «Nous ne soutenons pas l’indépendance de Taiwan, et continuons de supporter une résolution pacifique avec la Chine», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse lundi.

La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. «Le maintien de l’unité nationale est toujours au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine» et «sur cette question, la Chine ne fera aucun compromis ni aucune concession», a indiqué Wang Yi à Antony Blinken.

La visite d’Antony Blinken est la première d’un secrétaire d’État américain en Chine depuis le voyage en octobre 2018 de son prédécesseur Mike Pompeo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *