samedi, avril 6

La France conditionne les investissements chinois

« Les investissements chinois sont les bienvenus en France, mais à condition qu’ils s’inscrivent dans la durée« , a insisté le 3 décembre à Shanghai le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, appelant à la « réciprocité » sur ce terrain.

« Dans tous les secteurs, la Chine avance à une vitesse stupéfiante: c’est l’Usain Bolt des nations« , a commenté Bruno Le Maire lors d’un discours à l’université shanghaïenne Jiaotong. Pour ce dernier, la Chine « va vite et frappe fort. Vous comprenez que ça puisse susciter certaines inquiétudes » en Europe.

Assurant que la France reste ouverte aux investissements chinois, mais elle compte les conditionner pour surmonter ces « inquiétudes ». Au cours de ces dix dernières années, plusieurs élus français ont fait part de leurs craintes quant aux investissements chinois dans le pays.

Lors d’entretiens avec le vice-Premier ministre Ma Kai, Bruno Le Maire a assuré que « la balle est dans le camp de Pékin », évoquant la nécessité d’une « réciprocité » entre les deux pays.

Au cours de la conférence de presse commune, à l’issue de la réunion, Bruno Le Maire a souligné que « le protectionnisme est une menace pour la stabilité et pour le développement économique : dans le monde, il y a du protectionnisme quand il n’y a pas de commerce équitable et de règles de réciprocité« . « C’est pourquoi la France insiste pour que le commerce international soit fondé sur des règles, où chacun bénéficie des échanges. C’est dans ce cadre-là que nous voulons poursuivre nos relations« , a ajouté ce dernier.

La simple présence du mot « réciproque » et la mention d’« un commerce (…) équitable« , dans la déclaration finale du 5ème dialogue économique et financier, avait fait l’objet d’âpres négociations entre les deux délégations. La « réciprocité » suppose pour les autorités françaises un accès au marché chinois pour les entreprises françaises identique à celui dont bénéficient les sociétés chinoises en Europe.

Par ailleurs, la France entend également signifier à la Chine que « les investissements prédateurs » et à court terme « ne sont pas les bienvenus« , selon une source française citée par l’Agence France Presse.

Malgré ces mises en garde, Bruno Le Maire a évoqué le « succès » du dossier Club Med, racheté en 2015 par le conglomérat chinois Fosun. L’opération a, selon le ministre, revalorisé ce spécialiste des villages vacances et symbole du « patrimoine culturel » français. Le Club Med est parvenu à monter en gamme et à se développer à l’international.

https://www.chine-magazine.com/la-france-attend-beaucoup-des-chinois/

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