jeudi, mars 14

La Grèce, l’entrée méditerranéenne de la Chine

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a débuté sa première visite officielle en Chine, du 2 au 6 juillet, après la ratification par le Parlement grec d’un accord visant à privatiser le Port du Pirée au profit de la société chinoise Cosco.

Les députés grecs ont entériné le 30 juin la vente de 67% de la société du port du Pirée à l’entreprise chinoise Cosco, représentant l’un des importants projets de privatisation conclu par le gouvernement de la gauche radicale du parti Syriza.

L’accord de 368,5 millions d’euros, signé en avril entre Cosco (China Ocean Shipping Company) et l’agence grecque de privatisation, permet à Cosco d’acheter 51% de la société du port du Pirée pour 280,5 millions d’euros, puis 16% supplémentaires pour 88 millions au bout de 5 ans. En contrepartie, la société chinoise s’est engagée à investir pour 350 millions d’euros dans la rénovation du port sur une période de 10 ans.

Vasilis Trigkas, assistant-chercheur du président des Affaires Sino-européennes au Département de science sociale de l’université de Tsinghua, a expliqué au quotidien Global Times que « l’investissement de Cosco dans le port du Pirée est l’un des investissements les plus importants de la dernière décennie en Grèce et est un modèle de coopération entre un État membre de l’UE et la Chine ».

Pour l’universitaire, « Cosco a déjà modernisé le port et le Pirée sera peut-être l’un des ports les plus importants de l’UE avec un énorme effet d’entraînement pour l’économie locale et la récupération de la Grèce, en particulier si le projet est complété par des parcs de recherche et développement d’entreprises chinoises comme Huawei, Tencent, et Alibaba ».

Mais le Port de Pirée est surtout un lieu stratégique pour la Chine, dans le cadre de son initiative « Une ceinture et une route ». Un fait qui n’a pas échappé au Premier ministre grec, qui tient à profiter de cette démarche pour attirer investisseurs et touristes chinois en Grèce.

Alexis Tsipras et Xi Jinping
Alexis Tsipras et Xi Jinping

D’autant plus que le pays a reçu en août 2015 une nouvelle aide international de 86 milliards d’euros qu’il faudra rembourser. Ainsi, « la situation géographique et géostratégique de la Grèce fait de ce pays une passerelle pour les produits chinois et un pont pour la compréhension et la confiance entre la Chine et l’Europe« , a indiqué Alexis Tsipras à l’agence de presse Xinhua.

Pour ce dernier, il est donc évident que « la coopération avec la Chine apportera d’importantes opportunités à la Grèce et à de nombreux autres pays », car « la Grèce sert de portail terrestre et maritime vers l’Europe« .

Ce dernier a déploré la faible présence de touristes chinois en Grèce : « nous avons reçu 6 millions de touristes étrangers l’année dernière, mais les touristes chinois n’ont représenté qu’une petite proportion de ce chiffre ». Cependant, « heureusement, le tourisme pourrait être renforcé grâce aux vols directs ».

En effet, Alexis Tsipras a rencontré Wang Jianlin, président du Groupe Wanda, géant de l’immobilier chinois qui a investi massivement dans l’industrie des loisirs, comme les chaînes de cinéma et les parcs à thème.

L’homme d’affaires chinois aurait – selon les médias chinois – souhaité investir dans la promotion du tourisme en Grèce auprès des clients chinois. Les deux hommes auraient également échangé sur la possibilité de créer des studios de production de films en Grèce.

« La participation de la Chine dans l’intégration régionale et la coordination économique pourrait fournir un point d’ancrage de stabilité au Moyen-Orient et un soutien à la sécurité énergétique de la Chine », a conclu Vasilis Trigkas.

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