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La broderie chinoise, un art de plus en plus populaire

La broderie chinoise est un art artisanal traditionnel de Chine datant d’a peu près la fin du IIème millénaire avant notre ère. Les plus anciens exemples subsistant datent du IIIème siècle avant notre ère, il s’agit d’une broderie exécutée au point de chaînette en soie de diverses couleurs.

La broderie chinoise est pratiquée dans tout le pays, et porte des caractéristiques distincts selon les provinces et régions de Chine. Les quatre principaux styles régionaux de broderie chinoise sont la broderie de Suzhou (Su Xiu), la broderie du Hunan (Xiang Xiu), la broderie du Guangdong (Yue Xiu) et la broderie du Sichuan (Shu Xiu). Tous sont désignés comme patrimoine culturel immatériel chinois.

Au cours de son histoire et aujourd’hui encore, la broderie se perfectionne sur le plan technique et se renouvelle d’un point de vue esthétique. Depuis quelques années, la broderie se développe en Chine pour l’étude des broderies anciennes et modernes, chinoises et étrangères.

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Caractères spécifiques à la broderie chinoise

La Chine produit de la soie depuis le IIIème millénaire avant notre ère, et la broderie sur soie a été dès la Chine impériale très recherchée au-delà du monde chinois.

La Chine ancienne produisait des tissus de chanvre, de ramie, de coton et à partir du pueraria, plante botanique comprenant des espèces de plantes originaires d’Extrême-Orient. Elle produisait de la gaze, des brocarts, des satins et des velours.

De nombreux supports textiles possèdent des broderies. Dans la Chine ancienne, les soies se classaient en deux qualités : la soie épaisse, appelée lo, et la soie fine, appelée ling. Les principaux supports pour la broderie furent le textile de soie à armure carrée (taffetas), nommé tch’eou, et le satin, appelé touan.

La structure du dessin est un élément essentiel dans la broderie chinoise, ainsi que la combinaison des effets de matière et la composition des formes et des couleurs. La broderie peut représenter des figures, objets, animaux, arrière-plans et des paysages mais aussi constituer des ornements géométriques.

L’art de la broderie est pratiqué, en Chine, par des femmes, quel que soit leur rang au sein de la société chinoise, mais également par des hommes. Tous étaient nommés «les gens de la fenêtre verte». L’une des brodeuses les plus célèbres se nomme Han Ximeng, de l’école Gu. Ting Pei et Shen Zhou, qui vécurent au XIXe siècle, sont deux hommes très connus en Chine, dans cet art4.

Les points de la broderie chinoise

Toute l’histoire de la broderie, en Chine, est liée à une recherche perpétuelle de manière de broder. Il existe de nombreux points de broderie, dont les plus anciens sont :

  • Points de chaînette ou suoxiu
  • Point de satin : Un point satin ou un point damassé est une série de points plats qui sont utilisés pour recouvrir complètement une section du tissu de fond. Afin de maintenir un bord lisse, les formes peuvent être soulignées avec un point arrière, fendu ou en chaînette avant que toute la forme, y compris le contour, ne soit recouverte de point satin. Dans la pratique traditionnelle, le point satin est utilisé pour remplir une zone sans la présence d’un contour, ce qui donne des formes lisses et même des lignes créées par la couture.
  • Points passés ou qizhenxiu.
  • Points de remplissage ou puwenxiu
  • Point de nœud ou huanzixiu, jiezixiu et dazixiu.
  • Broderie d’application, ou tiexiu, tiejuanxiu, tierongxiu et tieyuxiu.
  • Point de fixation ou dingxianxiu et dingxiu.
  • Point d’écaille ou kelinxiu.
  • Point de croix.
  • Point de Pékin : Il s’agit d’un point noué : une technique de broderie dans laquelle le fil est noué sur lui-même. Un point noué est un type de points de broderie décoratifs qui forment des nœuds tridimensionnels à la surface d’un textile. Les points noués courants comprennent les nœuds français, le point de corail, et le nœud de Pékin (également connu sous le nom de point interdit, point de Pékin et point de graine).

Une multitude de sujets de broderie

Durant la Chine ancienne, la broderie représentait le statut social, par la suite, elle est utilisé sur les vêtements de tous les jours.

Auparavant, les motifs représentaient des signes d’appartenance à un groupe et servaient d’emblèmes et de symboles bénéfiques. Il y a une certaine complexité dans la lecture, aujourd’hui, de ces sujets et motifs selon leur époque et selon le lieu de leur exécution.

De nos jours, les œuvres de broderie se classent en séries différentes en fonction du sujet : fleurs, animaux « propices » (ou « de bon augure »), paysages, ornements non figuratifs etc. La broderie s’applique pour les articles d’usage courant comme les vêtements, les bourses et pochettes, les chaussures, les mouchoirs, les drapeaux, les décorations d’autel, les cartes de vœux et jusqu’au cache-poussière des appareils ménagers.

Les symboles impériaux

Au cours de la Chine impériale, les vêtements officiels et de Cour se distinguaient en fonction de leur statut plus ou moins formel par des emblèmes et symboles brodés selon un code fixé par certains empereurs.

Le nouveau rôle des femmes dans les rituels de Cour, sous la dernière dynastie chinoise de Qing (1644 – 1912), se manifeste dans les broderies posées sur leurs vêtements.

L’Empereur était le seul à porter une robe jaune éclatant (ou Or), ornée de neuf dragons, à partir de la dynastie Qing, et d’une série de douze symboles spécifiques.

Le dragon est l’emblème impérial par excellence, il dit la capacité universelle du souverain et sa faculté d’adaptation à toutes situations. Il montre aussi sa force, sa sagesse et sa détermination. Tandis que le chiffre neuf traduit la virilité et le pouvoir.

Sur ces vêtements d’autres symboles apparaissent régulièrement : le soleil, la lune et les étoiles symbolisent de la sagesse de l’empereur inspirée par le ciel. Viennent ensuite les Montagnes sacrées enveloppées de nuées pluvieuses : la Terre et la pluie qui la fertilise. La mer primordiale par des bandes ondoyantes. Le double caractère fu : l’empereur et ses ministres travaillant ensemble. La hache : aptitude à trancher dans les situations difficiles. Le vase rituel : faire respecter les rites, ainsi de suite …

Les symboles des fonctionnaires

Le manteau des fonctionnaires pouvait être marqué sur la poitrine et sur le dos d’un insigne carré cousu après avoir été brodé («carré de mandarin») qui indiquait le grade du fonctionnaire, sur une échelle de neuf classes.

Les fonctionnaires civils se distinguaient par des motifs d’oiseaux, les militaires par des quadrupèdes, brodés sur le manteau uni. Ce carré de broderie était simplement cousu afin de pouvoir être remplacé en fonction de l’avancement ou de la rétrogradation du fonctionnaire. Il pouvait être, exceptionnellement, tissé.

Les signes sur les vêtements d’enfants

Des signes étaient brodés apparaissent sur les vêtements des nouveau-nés et sur ceux des enfants, afin de chasser la maladie et les mauvais esprits.
Selon l’ancienne tradition, l’âme de l’enfant pouvait être chassée de son enveloppe corporelle par des fantômes de morts insatisfaits, Gui.

Divers accessoires comme des grelots servent à les écarter, mais aussi des figures de chats, de chiens ou de tigres, voire de crapaud, brodés sur les chaussures, sur les chapeaux ou sur une collerette, en épousant les formes de l’animal.

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