dimanche, avril 7

La Chine et les Etats-Unis s’accusent mutuellement d’intimidation

La vice-présidente américaine Kamala Harris a de nouveau accusé la Chine d’intimider les pays d’Asie du Sud-Est, alors que le Vietnam a assuré sa coopération avec la Chine.

Il s’agit de la seconde accusation faite en deux jours lors de sa tournée en Asie, dans le but de contrer l’influence croissante de la Chine dans la région.

Le 25 août dans la journée, des médias officiels chinois ont accusé la vice-présidente américaine de chercher à diviser la Chine et ses voisins d’Asie du Sud-Est après ses commentaires selon lesquels la Chine utiliserait la coercition et l’intimidation pour appuyer ses revendications en mer de Chine méridionale.

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Kamala Harris a déclaré lors de sa visite à Hanoï qu’il était nécessaire d’accroître la pression sur la Chine concernant ses revendications maritimes. « Nous devons trouver des moyens de faire pression, d’augmenter la pression (…) sur Pékin pour qu’il respecte la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et qu’il remette en question ses revendications maritimes abusives et excessives », a déclaré Kamala Harris lors de sa rencontre avec le président vietnamien Nguyen Xuan Phuc.

La Chine, le Vietnam, le Brunei, la Malaisie, les Philippines et Taïwan ont des revendications territoriales rivales en mer de Chine méridionale, où se trouvent des gisements de gaz et de riches zones de pêche et par laquelle transitent d’importants échanges commerciaux.

La Chine, qui a mis en place des avant-postes militaires sur des îles artificielles en mer de Chine méridionale, s’oppose à ce que des navires de guerre étrangers pénètrent dans ce qu’elle considère être ses eaux territoriales.

La marine américaine mène régulièrement des opérations dites de « liberté de navigation » dans les eaux contestées, alors que la Chine s’y oppose, affirmant qu’elles ne contribuent pas à la promotion de la paix dans la région.

Les déclarations de Kamala Harris interviennent alors qu’elle a entrepris une visite de sept jours en Asie, visant à montrer la volonté des Etats-Unis de contrer l’influence de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

« En pointant la Chine du doigt et en l’accusant de ‘coercition’ et d »intimidation’, Kamala Harris a délibérément ignoré sa propre hypocrisie, tenant de contraindre et d’intimider les pays de la région pour qu’ils se joignent à Washington dans sa tentative de contenir la Chine », a accusé le quotidien China Daily dans un éditorial.

L’administration américaine a qualifié la rivalité avec la Chine de « plus grand test géopolitique » du siècle et l’Asie du Sud-Est a vu les visites de représentants officiels américains se multiplier.

Le 24 août, l’arrivée au Vietnam de Kamala Harris a été retardée de quelques heures en raison de doutes sanitaires dans la capitale Hanoï après la découverte d’un « incident de santé anormal » susceptible d’être apparenté au « syndrome de La Havane ».

A Hanoï, Kamala Harris a rencontré les principaux dirigeants vietnamiens et leur a offert son soutien dans plusieurs domaines clés, notamment le renforcement de la sécurité maritime et l’augmentation du nombre de visites de navires de la marine américaine au Vietnam.

Cependant, avant la visite de la vice-présidente américaine, le Premier ministre vietnamien appelle à la prise de conscience de «l’évolution pacifique» lors d’une rencontre avec l’ambassadeur de Chine au Vietnam, Xiong Bo.

Le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh a déclaré que le développement des relations Vietnam-Chine était un choix stratégique et une priorité absolue de la politique étrangère du Vietnam.

La réunion a eu lieu avant que la vice-présidente américaine Kamala Harris ne commence sa visite au Vietnam, qui a accusé la Chine de «coercition» et «d’intimidation» en mer de Chine méridionale au milieu de sa tournée à Singapour.

Pham Minh Chinh a souligné lors de la réunion avec l’ambassadeur Xiong Bo l’importance de la communication entre le Vietnam et la Chine, notant que les deux pays approfondiront la coopération entre les partis, les affaires étrangères, la défense nationale et la sécurité publique, et se prémuniront contre «l’évolution pacifique» des forces hostiles et leurs tentatives de semer la discorde entre les deux pays, selon l’ambassade de Chine au Vietnam.

Les analystes ont déclaré que le message était clair avant la visite du vice-président américain, selon lequel Hanoï ne laisserait pas les relations sino-vietnamiennes souffrir à cause de la visite de Kamala Harris, a écrit le journal GlobalTimes.

La réunion a également eu lieu dans la suite de l’aide chinoise aux vaccins au Vietnam, dont le pays avait un besoin urgent. Pham Minh Chinh a exprimé la gratitude du Vietnam envers la Chine, soulignant que le Vietnam s’oppose à la politisation de la pandémie ou de la question de la recherche des origines du virus.

Xiong Bo a déclaré que la Chine et le Vietnam partagent le même système politique, des idéaux et des croyances partagés et des voies de développement similaires, et constituent une communauté avec un avenir commun d’importance stratégique.

Décrivant les relations bilatérales comme une priorité absolue, Pham Minh Chinh a déclaré qu’un développement sain et stable des relations Vietnam-Chine joue un rôle décisif dans la promotion de la stabilité et du développement dans la région.

Pham Minh Chinh a déclaré que le Vietnam était prêt à faire des efforts conjoints avec la Chine pour mettre en œuvre le consensus de haut niveau, continuer à renforcer les échanges de haut niveau de manière flexible et consolider constamment la confiance politique mutuelle.

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