vendredi, avril 26

La Chine réglera ses contrats au géant russe Gazprom en roubles et yuans

Gazprom a annoncé que la Chine règlerait dorénavant ses contrats en roubles et en yuans, au lieu du dollar. La direction du géant gazier russe souhaite ainsi donner «un élan supplémentaire au développement de [leurs] économies».

En Occident, cette annonce est le signe d’un nouveau rapprochement entre la Chine et la Russie, dans un contexte tendu, en raison de l’invasion en Ukraine et de la situation à Taiwan.

«Le nouveau mécanisme de paiement est une solution mutuellement avantageuse, opportune, fiable et pratique», s’est félicité dans un communiqué le patron de Gazprom, Alexeï Miller.

Ce dernier a dit espérer que cela donnerait «un élan supplémentaire au développement de nos économies». «Une transition a été faite pour effectuer les paiements pour les livraisons de gaz russe à la Chine en devises locales – le rouble et le yuan», a indiqué Gazprom dans le communiqué.

Lors d’une réunion en visioconférence, Alexeï Miller a informé son homologue chinois du groupe étatique CNPC de «l’avancée des travaux sur le projet d’approvisionnements en gaz par la route orientale, via le gazoduc +Force de Sibérie+» qui connecte les réseaux de transport de gaz russe et chinois.

Le raccordement de l’important champ gazier russe Kovykta «avant la fin de l’année» au gazoduc «Force de Sibérie» permettra, selon Gazprom, d’«augmenter le volume des livraisons de gaz à la Chine en 2023».

De nouveaux accords d’achat et de vente de gaz à long terme via cette route orientale ont par ailleurs été signés mardi, a annoncé Gazprom. Entre janvier et août 2022, Gazprom a extrait 288,1 milliards de mètres cubes de gaz, soit une baisse de 14,6% sur un an, selon des données préliminaires publiées le 1er septembre.

Cependant, les exportations de gaz vers la Chine ont «augmenté», «dépassant régulièrement les quantités contractuelles journalières», avait précisé le géant russe dans un communiqué, sans donner de chiffres précis.

D’ailleurs, les importations de la Chine ont augmenté en mai de 55% sur un an, selon les chiffres officiels publiés des douanes chinoises. Cela représente 8,42 millions de tonnes de pétrole achetées par le géant asiatique, soit bien plus que les importations venues d’Arabie Saoudite, habituellement premier fournisseur du pays.

Auparavant, la Russie fournissait à la Chine 16% de son pétrole, avec en moyenne 1,59 million de barils livrés chaque jour l’an dernier, selon la banque ANZ. Si le gaz naturel russe représentait en temps normal 5% de la consommation chinoise, en février 2022, Pékin et Moscou ont scellé un nouvel accord pour la fourniture de 10 milliards de m3 de gaz naturel à la Chine en provenance de l’Extrême-Orient russe.

Les deux pays ont aussi plusieurs projets de gazoducs, dont le premier est entré en service en 2019. De leurs côtés, les occidentaux condamnent ce rapprochement et d’alerter la Chine sur ses conséquences. Ils l’ont notamment mis en garde contre tout soutien au régime du président russe , Vldimir Poutine, qui permettrait à Moscou d’atténuer l’impact des sanctions.

« Nous sommes préoccupés par le fait qu’ils envisagent d’assister directement la Russie avec de l’équipement militaire qui serait utilisé en Ukraine », s’est ainsi alarmé le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, mi mars 2022, prévenant que la Chine s’exposerait à des représailles si elle devait « soutenir l’agression russe » contre l’Ukraine.

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