mercredi, mars 13

La France veut plus de transparence dans les prêts accordés par la Chine

Présidente cette année du Groupe des 7, la France souhaite obtenir plus de transparence dans les prêts accordés par la Chine aux pays en développement, notamment en Afrique.

Actuellement accusé de colonialisme par l’Italie avec le franc CFA, la France attend de la Chine et des multinationales de rendre des comptes sur les termes des accords de prêts signés avec leurs partenaires.

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« Nous savons que d’autres pays dans le monde ne procèdent pas comme nous et ils pourraient porter préjudice aux pays en développement », a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire lors de la présentation en début d’année de sa présidence du G7 Finances.

Afin d’éviter d’attirer le mécontentement du gouvernement chinois, ce dernier n’a pas directement mentionné la Chine, qui selon lui accorderait des prêts généreux aux pays en développement sans s’assurer de la soutenabilité de leur dette.

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« Dans beaucoup de pays en développement, la Chine s’est substituée aux financements d’organisations internationales comme le FMI et la Banque mondiale », a expliqué à l’AFP Julien Marcilly, chef économiste de l’assureur-crédit Coface. « La conditionalité pour ces prêts n’est pas la même », a-t-il précisé.

« Avec le FMI, ce sont des réformes structurelles, des coupes dans les dépenses de l’Etat. La Chine, en revanche, donne l’impression qu’il y a moins de contreparties », a ajouté le ministre français.

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Parmi les pays cités, le Sri Lanka revient le plus souvent. En effet, le pays est incapable de rembourser des prêts souscrits auprès de Beijing pour l’aménagement du port en eau profonde de Hambantota.

Raison pour laquelle, le gouvernement sri lankais a dû céder fin 2017 le contrôle de l’infrastructure à la Chine pour 99 ans. « On ne peut continuer comme ça, parce que cela aboutit au bout du compte à une perte de souveraineté au profit de la Chine », a indiqué une source à l’Agence France Presse.

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D’autant que la dette des pays en développement ne cesse de croître et que les risques « d’une crise souveraine » augmentent également, a indiqué Bercy à l’agence française. Autre exemple cité le Mozambique qui « s’est retrouvé en défaut de paiement à cause de financements privés indélicats et de la dette qui a été cachée ».

L’institution a assuré que les multinationales étaient aussi visées. D’ailleurs, la question de l’endettement des pays émergentes devraient poser sur la table du G7, dont la Chine ne fait pas partie.

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