mardi, avril 23

La Chine consciente de la dette de ses partenaires

« La Chine s’occupera des problèmes de la dette de La Ceinture et la Route », a déclaré la vice-ministre des Finances, Zou Jiayi, lors d’une table ronde sur l’initiative «One Belt and One Road» en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Bali (Indonésie) le 13 octobre 2018.

La vice-ministre a assuré que la Chine s’occuperait des problèmes de dette dans le cadre de son ambitieux projet d’investissement « La Ceinture et la Route » (One Belt, One Road), a souligné GBTimes.

Zou Jiayi a expliqué aux représentants du FMI et de la BM qu’en tant que pays créancier, la Chine attache une grande importance à la viabilité de la dette des projets engagés dans les pays partenaire de l’initiative du président Xi Jinping.

Ce projet vise à renforcer les liens commerciaux et infrastructurels de la Chine avec plus de 80 pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique, mais des inquiétudes concernant le fardeau de sa dette ont récemment fait surface dans plusieurs pays, comme le Pakistan et la Malaisie.

« La Ceinture et la Route » : vecteur d’endettement

«La question de la soutenabilité de la dette est une question complexe, mais nous allons nous en occuper», a assuré la vice-ministre. Elle a ajouté que la Chine pourrait diversifier ses prêts en augmentant les investissements directs étrangers, les partenariats public-privé et les investissements en actions, au lieu de prêts commerciaux.

Toutefois, la vice-ministre a souligné que cette initiative n’était pas essentiellement un programme d’aide, mais un programme basé sur le marché et le libre-échange. Comme les projets étaient financés «de manière décentralisés et, dans la plupart des cas, de manière commerciale», Beijing encourageait les emprunteurs à s’assurer de la viabilité de leurs finances avant de s’engager.

Lors des réunions de Bali, le Pakistan a officiellement sollicité le sauvetage du FMI pour aider le pays à sortir de la crise de balance des paiements. Beijing s’est engagée à fournir un financement de 57 milliards de dollars américains pour les investissements dans les infrastructures liées au corridor économique sino-pakistanais (CPEC), un projet clé de l’initiative Belt and Road.

En août, la Malaisie a abandonné plus de 20 milliards de dollars de projets d’infrastructure financés par la Chine, déclarant qu’elle ne pourrait pas payer.

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Zou Jiayi a déclaré que la Chine respectait pleinement la décision de la Malaisie et souligné que les pays étaient libres d’évaluer de manière critique les conditions des projets commerciaux. «La Malaisie a communiqué de manière adéquate avec la Chine sur la question. Nous respectons la décision de la Malaisie sur la base de son analyse de viabilité de la dette », a-t-elle déclaré.

Cependant, une étude publiée en mars par le Center for Global Development, un groupe de réflexion à but non lucratif basé à Washington, a révélé que l’initiative La Ceinture et la Route augmentait les risques d’endettement dans huit pays, dont le Pakistan, Djibouti, les Maldives, le Laos, la Mongolie, le Monténégro, Tadjikistan et Kirghizistan.

Interrogée par GBTimes, Caroline Freund, directrice du commerce, de l’intégration régionale et du climat des investissements à la Banque mondiale, a expliqué que ces pays constituaient une exception et que, pour la plupart des pays, l’initiative pourrait combler d’importantes lacunes en matière d’infrastructure.

«Les opportunités sont énormes: une infrastructure améliorée signifie plus de commerce, plus d’investissements, une croissance plus forte et des régions enclavées», a déclaré cette dernière, avant d’ajouter qu’il existait des risques environnementaux et sociaux ainsi que des problèmes liés aux achats et à la dette.

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