mardi, avril 23

Le culte et les rituels de Mazu, patrimoine mondial de l’Unesco

Le culte et les rituels de Mazu ont été inscrit en 2009 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Déesse la plus influente de la mer, Mazu est au centre de nombreuses croyances et de coutumes, notamment de traditions orales, de cérémonies religieuses et de pratiques traditionnelles dans toutes les régions côtières de Chine.

Mazu passe pour avoir vécu au Xe siècle sur l’île de Meizhou, où elle a consacré sa vie à aider ses semblables et est morte en tentant de sauver les survivants d’un naufrage. Les habitants locaux ont construit un temple en son honneur et ont commencé à la vénérer comme une déesse.

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Mazu est fêtée chaque année lors de cérémonies officielles dans les temples. Les habitants de Meizhou, ville-préfecture de l’est de la province du Guangdong en Chine, paysans et pêcheurs interrompent temporairement leur travail pour sacrifier des animaux marins, vénérant ainsi des statues de Mazu et regardant diverses danses et autres représentations.

Des cérémonies de prière plus modestes ont lieu toute l’année dans les 5 000 autres temples érigés dans le monde en l’honneur Mazu, ainsi que dans les foyers. Ces cérémonies s’accompagnent de fleurs, de bougies, d’encens, de pétards et de processions nocturnes des habitants portant des «lanternes de Mazu».

Les adeptes implorent la déesse pour avoir un enfant, pour rétablir la paix, pour obtenir la solution à un problème ou pour leur bien-être général. Profondément intégrées dans la vie des Chinois côtiers et de leurs descendants, la croyance dans Mazu et la fête de la déesse est un lien culturel important qui favorise l’harmonie familiale, l’entente sociale et l’identité de ces communautés.

Histoire du culte de Mazu

Wu Weiwei, directeur adjoint et chercheur au Centre de recherche régional Fujian-Taïwan de l’Université normale du Fujian, a expliqué à China News que « d’après les archives historiques, Mazu serait une descendante de Jiumu Lin, une famille prestigieuse de Putian, dans la province du Fujian« .

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« Le culte de Mazu s’est perpétué et transmis au fil des siècles. Les hommes qui prennent la mer embarquent souvent une statue de Mazu pour les protéger. Les statues de Mazu ramenées du temple ancestral de Meizhou sont considérées comme les esprits divisés de la déesse, chargées de protéger la vie et les biens et d’apporter un réconfort spirituel et un soutien aux fidèles« , selon le chercheur.

Aujourd’hui, Mazu compte plus de 300 millions de fidèles et 10 000 temples qui lui sont dédiées dans 49 pays et régions du monde. « La culture de Mazu tisse un lien spirituel entre les peuples de part et d’autre du détroit de Taïwan et le long de la Route de la soie maritime du XXIe siècle« , selon Wu Weiwei.

Taïwan abrite plus de 3 000 temples dédiés à Mazu. L’île compte le plus grand nombre de fidèles, représentant deux tiers de sa population. eD’après les archives du temple Zhenlan de Taichung, en 1730, Lin Yongxing, originaire de Putian, rapporta de Meizhou une statue d’un esprit divisé de Mazu.

Lorsque les fidèles l’apprirent, ils vinrent en masse lui rendre hommage. Dès lors, l’encens brûla durant plusieurs jours et la noblesse locale érigea ce qui deviendra le temple Zhenlane, a expliqué le directeur adjoint du Centre de recherche régional Fujian-Taïwan.

L’île de Meizhou, à Putian, est le pays natal de Mazu et le berceau de sa culture, si bien qu’elle est connue comme la « Mecque de l’Orient« . Le temple ancestral de Meizhou est le foyer des temples Mazu du monde entier.

Le « sacrifice rituel aux dieux »

Il s’agit avant tout d’un sacrifice à la déesse Mazu, dans le cadre de la tradition chinoise du «sacrifice rituel aux dieux», c’est-à-dire sous l’influence des rituels religieux chinois. Lorsque la cérémonie de Mazu a lieu, l’île accueille des pèlerins du monde entier qui se rassemblent pour offrir de l’encens à Mazu.

La cérémonie comprend cinq parties selon le directeur adjoint et chercheur au centre de recherche régional Fujian-Taïwan :

  • l’officiant principal, accompagné de plusieurs assistants, porte les ornements d’apparats et les bannières. Des personnes s’occupent du rite et sont chargées de chanter les sutras et de tenir l’encens.
  • la bannière de Qingdao, le grand gong, la bannière du dragon, les bâtons Panlong, la lance Fangtian, les sabres, le sceau et le pinceau griffé, l’éventail à queue de faisan et l’ombrelle jaune à neuf couches sont présents dans les cortèges.
  • un banquet comprenant divers récipients sacrificiels comme des corbeilles de fruits, des brûleurs d’encens et des écrans de bougies, ainsi que des offrandes de cinq animaux, cinq soupes et dix brocarts.
  • le rite se poursuit au rythme des tambours, des tirs de canons, des chants de sutras, du brûlage des prières et de la soie.
  • les musiciens, les chanteurs et les danseurs rythment durant la cérémonie.

Le rite de Mazu, l’un des «trois grands rites chinois»

« Le rite de Mazu s’est construit sur les nobles caractères ‘de la vertu, des bonnes actions et du grand amour’. Les gens vénèrent la déesse, la chérissent et la célèbrent pour ‘méditer et se souvenir du passé’, ‘ne pas oublier les grands penseurs d’antan’ et ‘vénérer les sages passés’ Il s’agit d’une forme extériorisée de l’héritage des grandes vertus traditionnelles chinoises qui manifeste l’apprentissage grâce aux ancêtres« , a expliqué le chercheur spécialiste de Mazu.

Les «trois grands rites chinois» que sont le rite de Mazu, le rite du mausolée de l’Empereur jaune et le rite de Confucius sont les trois rites majeurs de la culture traditionnelle chinoise. Ils incarnent l’importance et le respect de l’histoire de la Chine et de la culture chinoise.

Ils sont empreints de culturelles locales et reflètent l’histoire et la culture de diverses régions de Chine. Ils sont une combinaison d’activités folkloriques et d’anciens rituels de la cour, mettant en avant les vertus de la vérité, de la bonté et de la sincérité, ainsi que son souhait de protéger le pays, d’après Wu Weiwei.

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