vendredi, avril 5

Le G77+Chine veut «changer les règles du jeu» économique mondial

Le Groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations, dont une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent à ce sommet de deux jours.

Le sommet du G77+Chine, formé par une centaine de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine représentant 80% de la population mondiale, a débuté le 15 septembre à La Havane avec un appel à « changer les règles du jeu » économique international.

Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient présents à ce sommet, parmi lesquels le président argentin Alberto Fernandez, le Colombien Gustavo Petro, l’Angolais João Lourenço, le Mozambicain Filipe Nyusi, le Rwandais Paul Kagame, ou encore l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani et le président palestinien Mahmoud Abbas.

« Après tout le temps où le Nord a organisé le monde selon ses intérêts, c’est maintenant au Sud de changer les règles du jeu », a lancé à l’ouverture du sommet le président cubain Miguel Diaz-Canel, qui est depuis janvier la présidence tournante du groupe.

Miguel Diaz-Canel a souligné que les pays en développement étaient les principales victimes de « la crise multidimensionnelle actuelle dans le monde », des « dérèglements cycliques dans le commerce, la finance internationale et les échanges inégaux », ainsi que du réchauffement climatique. Il a condamné une « architecture internationale » qui est « hostile au progrès » des pays du sud.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est prononcé pour un monde « plus représentatif et qui réponde mieux aux besoins des économies en développement », soulignant que ces pays étaient « piégés dans un enchevêtrement de crises mondiales ».

Des représentants d’une centaine de pays sont présents à La Havane pour ce sommet extraordinaire ayant pour thème le « rôle de la science, de la technologie et de l’innovation » dans le développement.

Le Groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations. La Chine participe comme acteur externe et est représenté par Li Xi, membre du comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois.

Ce dernier a insisté sur l’importance de la « coopération Sud-Sud », alors que plusieurs orateurs ont évoqué les inégalités mondiales mises au jour par la pandémie de Covid-19 et la nécessité de réduire la dette des pays les plus pauvres pour financer la transition climatique.

« Le poids de la dette externe, la volatilité des marchés, les difficultés pour l’accès à internet et le changement climatique sont de sérieux obstacles pour le progrès de nos nations », a souligné le président angolais João Lourenço.

Le président colombien Gustavo Petro a proposé « une négociation universelle » pour réduire la dette des pays pauvres afin de dégager « des fonds publics qui nous permettent de payer la transition vers une économie décarbonée ».

Son homologue argentin a, lui, estimé que les pays du sud avaient désormais une « énorme opportunité pour exiger l’égalité ». « C’est dans le Sud global que se trouve ce dont a besoin le monde central », a déclaré Alberto Fernandez en référence aux pays les plus riches.

« Il a besoin d’aliments qui se produisent en Amérique du sud (…) il a besoin d’énergies qui se trouvent dans les pays arabes (…) il a besoin du lithium » de l’Amérique du sud.

En juillet, le chef de l’ONU avait souligné que le « G77 était la voix du Sud global, le plus grand groupe de pays sur la scène internationale », soulignant que la « multiplicité de sommets » internationaux dans différentes régions du monde « reflète la croissante multipolarité de notre monde ».

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