samedi, mars 23

« Les Années fastes » de Chan Koonchung

Écrit en 2009, publié à Hong Kong et Taïwan, mais interdit en Chine continentale, « Les années fastes » de Chan Koonchung est une fiction laissant penser une « anticipation politique sur la Chine d’aujourd’hui », comme le décrit Le Monde.

Journaliste, cinéaste, connaisseur de la culture occidentale, Chan Koonchung porte un regard particulier sur la Chine dans ce premier ouvrage traduit en français. Né à Ningbo, dans la province du Zhejiang, Chan Koonchung part vivre à Hong Kong avec sa famille, à l’âge de 4 ans.

les années fastes livreDurant sa carrière dans les médias et la production audiovisuelle, il vit entre Hong Kong, Taïwan et Beijing. Trois villes représentant le « métissage intellectuel, culturel et politique », ce qui a « sans doute contribué à la lucidité que porte ce touche à tout sur le système politique actuel », note Le Monde.

Après avoir travaillé comme journaliste pour le tabloïd, The Star, il crée à Hong Kong en 1976 avec Qiu Shiwen, Deng Xiaoyu et Hu Junyi, Hao Wai (City Magazine), qui deviendra rapidement « le magazine culturel le plus branché de la colonie britannique. »

Au début des années 1990, il travaille comme un éditeur pour la revue littéraire chinoise, Dushu, puis, il s’investit dans l’écriture de scénarios et la production cinématographique.

En 1994, il s’installe à Taïwan, pour lancer l’une des premières chaines satellite de la République de Chine. A la fin des années 1990, il crée une société d’Internet, plusieurs magazines et produira des séries télévisées.

Il est le fondateur de Green Power, Green Garden Organic Farm et l’Association canadienne des directeurs de film de Hong Kong, et d’autres organisations. Actuellement, Chan Koonchung est membre du conseil international d’administration de Greenpeace.

Les années fastes est son troisième roman, dans lequel il dresse le portrait d’une Chine sortie sans encombre de la crise monétaire qui a dévasté l’Occident. Situé en 2013, le contexte met en avant un Empire du milieu dominant la planète et se flattant d’être devenu le meilleur des mondes.

Le narrateur, l’écrivain Lao Chen, vit une vie heureuse et paisible dans le Lotissement du Bonheur, profitant des subventions que le gouvernement lui octroie.

En 2011, tout bascule,  la menace du chaos, et d’un déraillement de la seconde économie de la planète poussent les autorités à agir. Une répression terrible s’abat pendant 28 jours sur le pays au sortir du Nouvel an chinois, qui sera oublié par la quasi-totalité de la population chinoise. Aucune trace dans les livres, journaux et magazines ne fait état de cette période.

En effet, les chinois vivent dans l' »ère de l’euphorie« , sauf Xiao Xi, ancienne contestataire qui se sent surveillée, et Fang Caodi, qui s’interroge sur les oublis de la mémoire collective.

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