mercredi, avril 24

Les entreprises doivent réduire les risques dans les relations avec la Chine plutôt que les pays

La réduction des risques que l’Union Européenne cherche à atteindre dans ses relations avec la Chine est principalement l’affaire des entreprises et non des pays, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz. Ce dernier contraste avec les propos tenus par l’ambassadeur de l’UE en Chine, qui a déploré un manque d’avancée dans les échanges sino-européens.

« La réduction des risques n’est pas un projet à court terme, car il s’agit principalement de décisions qui doivent être prises par les entreprises« , a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’un sommet européen de deux jours à Bruxelles.

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Olaf Scholz a déclaré que, par le passé, les entreprises avaient trop souvent pris des risques importants en choisissant de s’en remettre à un seul fournisseur, quel que soit son lieu d’implantation.

« Il s’agit de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier… C’est ce qu’elles (les entreprises) font maintenant, elles ont entamé ce processus depuis longtemps« , a-t-il ajouté. « Cela ne dépend pas en premier lieu de l’État, car nous ne leur disons pas où investir ».

L’Union européenne regrette que le dialogue commercial avec la Chine n’ait « pas progressé » en quatre ans

L’ambassadeur de l’Union Européenne en Chine, Jorge Toledo, a regretté, que le «dialogue économique et commercial [n’ait] pas progressé, ou du moins pas de manière substantielle, au cours des quatre dernières années».

Ce dernier a pointé du doigt l’ambiguïté de la position de la Chine sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Chine est pour l’UE «à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique», a-t-il souligné.

Les relations entre l’Union européenne et la Chine restent tendues. «Je suis désolé de dire que nous avons un dialogue économique et commercial qui n’a pas progressé, ou du moins pas de manière substantielle, au cours des quatre dernières années», a ainsi regretté l’ambassadeur de l’UE en Chine, Jorge Toledo.

Le diplomate européen n’a pas donnés de détails sur les dossiers auxquels il faisait référence. En effet, la Commission européenne a suspendu ses efforts pour faire ratifier par les Etats membres et le Parlement un accord sur les investissements conclu fin 2020 avec la Chine, après sept ans de discussions, après des divergences autour des droits de l’Homme dans la région à majorité musulmane du Xinjiang.

De plus, l’UE a décidé de «réajuster» en mai dernier sa position vis-à-vis de la Chine pour réduire sa dépendance économique. L’un des contentieux les plus vifs avec Pékin est, en effet, lié à l’ambiguïté de la position chinoise sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Si la Chine ne reconnaît pas les territoires annexés par Moscou en Ukraine, elle n’a pas condamné ouvertement l’intervention militaire.

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«L’Ukraine […] est la question qui peut faire ou défaire les relations entre l’Union européenne et la Chine», a averti l’ambassadeur d’Espagne en Chine, Rafael Dezcallar Mazarredo. «Elle peut les améliorer considérablement ou les entraîner sur une voie très négative», a-t-il souligné lors de ce même forum.

«Nous voulons nous engager avec la Chine, mais nous avons besoin de progrès et nous (en) avons besoin cette année», a, de son côté, insisté Jorge Toledo, précisant qu’un dialogue économique de haut niveau entre la Chine et l’UE serait organisé «très probablement en septembre».

La Chine et l’UE partenaires et concurrents 

La Chine est pour l’UE «à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique», a souligné ce dernier. Des propos faisant écho à ceux de l’Allemagne au cours du mois de juin.

Un document de près de 80 pages, présenté par le chancelier Olaf Scholz et des ministres de son gouvernement, soulignait, en effet, que le géant asiatique tente «par différents moyens de remodeler l’ordre international existant basé sur des règles, revendique de plus en plus offensivement une suprématie régionale et agit sans cesse en contradiction avec nos intérêts et nos valeurs».

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«La Chine est un partenaire, un concurrent et un rival systémique. Nous constatons que les éléments de rivalité et de concurrence ont augmenté ces dernières années», a souligné le document.

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