mardi, avril 23

Les preuves archéologiques de l’existence de la dynastie Xia

Les récits traditionnels sur la dynastie Xia ont longtemps été remis en cause en raison de récits mythologiques, mais la découverte des ossements d’oracle inscrits à Anyang, Hebei, avait prouvé que les listes traditionnelles des dirigeants de la dynastie Shang fournies dans l’histoire Shiji et les « Annales du bambou » de Zhushu jinian n’étaient pas de la mythologie, mais des faits historiques.

L’archéologie moderne chinoise a montré que la ville de Yin, dernier cité de la dynastie Shang, n’était en aucun cas la capitale d’un vaste royaume territorial, selon le site China Konwoledge. Il s’agissait plutôt d’une seule cité-État, qui contrôlait d’autres États ainsi que des zones situées à une distance de plusieurs centaines de kilomètres. Ces États rendaient hommage à la cour des Shang, et certains sites semblent avoir été des colonies des Shang dans le but d’assurer le commerce et les ressources.

Cela peut-être une pure coïncidence si les historiographes de la dynastie Zhou ont choisi la lignée royale des Yin/Shang comme prédécesseur universel de leur propre dynastie. Mais les historiographes Zhou ont interprété la lignée royale des Xia comme une dynastie universelle contrôlant la plaine centrale du fleuve Jaune avant la prise de pouvoir par les Shang. La situation réelle aux XVe et XIVe siècles aurait pu être très différente de ces images des histoires traditionnelles.

La puissante cité-État découverte à Erligang (actuel Zhengzhou, Henan) contrôlait les régions de l’extrême sud comme les provinces du Hubei et du Jiangxi. De plus, des archéologues ont découvert près d’Erlitou un site néolithique et de l’âge du bronze ancien qui aurait pu être le domaine d’une maison royale comme celle de la dynastie Xia. Récemment, des poteries portant des signes interprétés comme les premières formes de caractères chinois y ont été découvertes.

L’État d’Erlitou n’était pas seulement un centre culturel dont les habitants utilisaient une écriture, mais les vestiges archéologiques liés à Erlitou (début de la période Shang) sont dispersés dans une vaste zone du sud du Shanxi et du nord du Henan. Erlitou aurait pu être l’État le plus puissant d’une période datant d’avant les premiers règnes de la dynastie Shang n’accédant pas encore au pouvoir régional. Les historiens ont probablement choisi cet État comme prédécesseur de la dynastie Shang, qui n’était pas non plus un État unique mais l’un des plus puissants de son époque.

La dynastie appelée Xia aurait donc pu être maîtresse d’un puissant régime politique au début de la période des Shang ou un peu avant, et elle a été choisie par les historiens comme paradigme de cette époque en raison de ses réalisations culturelles exceptionnelles. Les historiographes l’interprètent comme une dynastie universelle, car la dynastie Xia peut servir de modèle d’entité politique unifiée en Chine.

Après de nombreuses découvertes, il n’est pas encore clair quelle communauté pourrait être identifiée au coeur de cette dynastie Xia. Certains érudits localisent un pouvoir politique Xia à l’est, dans le Shandong, tandis que la plupart des érudits identifient la ville d’Erlitou avec la dynastie Xia.

Le problème est d’autant plus difficile que les récits historiques parlent de nombreux transferts de capitale. Ainsi, les capitales présumées de la dynastie Xia étaient Ji ou Yangcheng; Xiayi; Zhenxun; Pingyang; Jinyang; Shangqiu; Di Qiu; Yuan; Laoqiu; et Xihe. De plus, il n’est pas clair si les dynasties ont réellement transféré leur capitale en raison de conditions défavorables dans les environs, ou si plusieurs villes ont été identifiées à la même lignée royale.

D’ailleurs, dans les années 1920, des historiens chinois ont remit en cause les sources de l’historiographie chinoise. Face aux doutes, le gouvernement chinois a lancé en 1995, un vaste projet : Xia–Shang–Zhou Chronology Project. Le but de ce projet est d’établir une chronologie rigoureuse pour les trois premières dynasties de son histoire, celle des Xia, des Shang et des Zhou (jusqu’à -841 pour cette dernière).

L’idée au départ était de recouper des datations au carbone-14 et des données astronomiques, concernant en particulier des éclipses, avec tout ce que les inscriptions des Shang et des Zhou évoquaient. Environ 200 chercheurs y ont participé et les résultats obtenus servent à présent de références aux universitaires chinois. Les dates proposées pour les Xia vont de -2205 à -1767. Les Shang auraient régné de -1766 à -1112.

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