lundi, avril 1

Pékin a refusé un échange téléphonique avec Washington

La Chine a refusé le 4 février la proposition américaine d’un appel téléphonique entre le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue chinois Wei Fenghe, peu après que l’US Air Force a abattu un ballon chinois.

« Notre engagement pour conserver des canaux de communication ouverts se poursuivra », a déclaré le 7 février le général Pat Ryder, un porte-parole du Pentagone, après le refus de la Chine confirmant la dégradation des relations entre les deux premières puissances mondiales.

L’armée américaine a abattu samedi, au large des côtes de Caroline du Sud, le ballon chinois. Selon le Pentagone, il était destiné à récolter des informations sensibles. Pékin soutient de son côté qu’il s’agissait d’un aérostat civil, principalement destiné à recueillir des données météorologiques.

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« Le samedi 4 février, juste après être passé à l’acte pour abattre le ballon du parti communiste chinois, le ministère [américain] de la défense a soumis une requête pour un appel sécurisé entre le ministre Austin et le ministre de la défense chinois Wei Fenghe », a détaillé le général Ryder.

« Les communications entre nos armées sont particulièrement importantes en des moments comme ceux-là. Hélas, le parti communiste chinois a décliné notre requête », a-t-il ajouté.

Le gouvernement chinois a estimé que les Etats-Unis, en abattant le ballon chinois qui survolait leur territoire, avaient «gravement affecté et endommagé» les relations entre les deux pays.

Par la suite, les Etats-Unis ont affirmé avoir récupéré de premiers débris du ballon chinois, dont une partie de la toile. Selon le Pentagone, le ballon lui-même était haut d’environ 60 mètres et portait une sorte de nacelle pesant plus d’une tonne qui reste à récupérer.

Le président américain Joe Biden a pris la décision d’abattre le présumé ballon espion chinois dès le 8 février dans la soirée, mais les militaires américains lui avaient conseillé d’attendre que l’engin soit au-dessus de l’Atlantique, dans les eaux territoriales américaines.

L’incident du ballon a contraint le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à reporter in extremis un déplacement très attendu en début de semaine dans la capitale chinoise, destiné justement à apaiser les relations entre les deux grands rivaux stratégiques.

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Malgré cela, le gouvernement américain assure vouloir maintenir le dialogue avec Pékin et que la visite de Anthony Blinken sera reprogrammée dès que les «conditions seront réunies».

Tan Kefei, porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale, a réagit le 9 février à la déclaration du Département américain de la défense attestant que la Chine avait refusé une proposition américaine de conversation téléphonique sur l’incident du ballon.

Washington « a récemment proposé une conversation téléphonique entre le ministre chinois de la défense et le secrétaire américain à la défense pour communiquer sur l’incident du dirigeable civil sans pilote de la Chine », a indiqué ce dernier.

« Les Etats-Unis ont persisté à utiliser la force pour attaquer le dirigeable civil sans pilote de la Chine, une action qui a gravement violé les pratiques internationales et créé un très mauvais précédent », a indiqué ce dernier.

« Face à l’action irresponsable et erronée de la partie américaine qui n’a pas réussi à créer une atmosphère appropriée pour le dialogue et les échanges entre les forces armées des deux pays, la Chine n’a pas accepté la proposition américaine d’un appel téléphonique entre les deux chefs de la défense », a indiqué Tan Kefei.

Ce dernier a rappelé le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères, assurant que ce ballon n’avait rien d’une menace, et a ajouté que la Chine se réservait le droit de prendre les mesures nécessaires pour faire face à des situations similaires.

La Chine n’a pas tenu à communiquer avec les Etats-Unis après avoir souligné que « le dirigeable sans pilote provient de Chine, qu’il est de nature civile et qu’il est utilisé pour des essais en vol. Affecté par les conditions météorologiques et doté d’une capacité d’autoguidage limitée, le dirigeable a dévié largement de sa trajectoire prévue et est entré dans l’espace aérien de l’Amérique latine et des Caraïbes. (…) Nous en avons informé les parties concernées puis nous avons traité le problème de manière appropriée, et cela ne constituera pas une menace pour quelque pays que ce soit. Toutes les parties ont également exprimé leur compréhension à cet égard ».

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