jeudi, avril 4

Quatre grandes inventions de la Chine ancienne : la poudre

Chaque grande fête est l’occasion pour les chinois de faire exploser des pétards ou sz lancer des feux d’artifice. Ces produits pyrotechniques sont fabriqués à base de poudre.

Découverte de la poudre noire ou grise

La poudre noire a été découverte par des alchimistes cherchant à fabriquer l’« élixir de vie » sous la dynastie des Tang (618 – 907 av. J.-C.) et est développée sous la dynastie Song (960 – 1279). La poudre est l’un des représentants des sciences et technologie de la Chine antique. Ses ingrédients sont le soufre, le salpêtre (nitrate de potassium) et le charbon de bois.

Au VIème av. J.-C., un dénommé Ji Ran écrivit que « le soufre est produit dans le centre du Shaanxi et le salpêtre dans la région du Gansu ». De ce fait, ces deux produits ont été découverts et exploités bien avant l’époque Chunqiu et celle des Royaumes combattants.

La poudre, en chinois Huo Yao, signifie littéralement « drogue à feu » car le soufre et le salpêtre sont considérés comme des matières médicinales dans le Materia Medica du sage Shennong, dont le livre date de la dynastie Han. De son côté, Li Shizhen (1518 – 1593) des Ming raconte dans son Compendium de Materia Medica que la poudre noire pouvait guérir les infections de la peau et tuer les insectes.

Jusqu’à l’époque des Han de l’Ouest, les alchimistes tentèrent en vain d’opérer toutes sortes de transformations chimiques et métallurgiques, afin d’obtenir artificiellement de l’or et de l’argent, ou encore la fameuse « pierre philosophale » capable de donner le remède d’immortalité ou « l’élixir de vie« .

Malgré l’irrationalité de ces recherches, de nombreux souverains, tous les alchimistes, et les fonctionnaires s’y intéressent. Ils ne trouvèrent pas l’élixir d’immortalité, mais les conclusions de leurs expériences ont permis de réaliser des progrès au cours de la Chine antique.

D’ailleurs, durant leurs expériences, les alchimistes découvrirent que le soufre est un combustible volatile, ainsi qu’un agent chimique actif aux réactions imprévisibles. Ainsi, le soufre, chimiquement actif, toxique et inflammable, a été chauffé à un mélange de salpêtre et de charbon de bois.

Le salpêtre est un oxydant fort qui permet une combustion partiale du soufre et réduit sa toxicité et son inflammabilité. Cette méthode a été appelé « contrôle du soufre » par Sun Simiao (581-682) scientifique médical des Tang, dans le Dan Jing (Classique de l’alchimie).

Durant « le contrôle du soufre » il a découvert que le mélange d’une certaine proportion de soufre, de salpêtre et de charbon de bois provoquait une explosion. Quand cette méthode a été transmise aux artisans militaires, ils ont commencé à étudier les ingrédients de la poudre et leurs possibilités.

Après des expérimentations et en modifiant les proportions des ingrédients, ils ont réussi à maîtriser les techniques d’explosion sous contrôle. La poudre noire est ainsi devenue un explosif pratique et contrôlable.

Sous la dynastie Song du Nord, Zeng Gongliang, spécialiste en histoire du génie civile, a présenté, dans son œuvre intitulée Wujing Zongyao (Résumé des classiques militaires), trois recettes à la poudre noire. .

Il y a aussi noté les méthodes de fabrication et la proportion des ingrédients de différentes sortes de poudre noire. La proportion du salpêtre dépassait la combinaison du soufre et du charbon de bois et était plus proche de celle de la poudre noire moderne. Ensuite, les Song ont inventé des armes légères fonctionnant à la poudre noire, dont la plus célèbre est l’arme à feu.

Les armes à poudre noire

Armes à feu antiques

La poudre à canon était le résultat de l’accumulation progressive des expériences en fonderie et des connaissances chimiques. Son invention contribua au développement de l’industrie de l’armement et de l’ensemble de l’économie.

Sous la dynastie Song du Nord, la poudre était largement utilisée pour la chasse, les travaux dans les carrières, la fabrication de pétards, et les feux d’artifice. Mais son usage le plus fréquent était militaire, car la technique de fabrication des armes à feu passa à un nouveau stade.

La technique de fabrication des armes à feu produite sous les Song du Nord, comme les flèches à feu, les boules de feu et éclats de tonnerre, les boules de feu barbelées, possédaient toutes un élément combustible et explosif.

Sous les Song du Sud, les armes à feu formées de tubes en bambou où la poudre était chargée avant la mise à feu. Au cours d’un combat entre les troupes mongoles et celles des Song, les soldats Song inventèrent les « lances projetant le feu ». Ils mirent la poudre dans des tubes en bambou, puis des zike (projectiles ressemblant aux balles actuelles mais fabriquées en pierre ou en fer.)

Au XIIIème siècle, avec l’envoi des troupes militaires des Yuan en Asie centrale, les techniques de la poudre et du canon ont été popularisées au monde arabe, puis en Europe par les arabes. Les premiers récits européens sur les recettes de la poudre datent de 1327.

Retrouvez les trois autres inventions : papier, imprimerie, boussole 

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