jeudi, avril 25

Un haut dirigeant chinois en plein scandale sexuel

Sur le réseau social Weibo, la championne de tennis Peng Shuai a accusé l’ancien vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli de l’avoir contrainte à une relation sexuelle.

La Chine a bloqué le 4 novembre toute référence à un message attribué à la championne de tennis Peng Shuai, qui a accusé sur les réseaux sociaux un ancien haut dirigeant communiste de l’avoir contrainte à une relation sexuelle, avant d’en faire sa maîtresse.

L’accusation a été brièvement postée le 2 novembre sur le compte Weibo officiel de la joueuse chinoise de 35 ans, qui avait remporté en double le tournoi de Roland-Garros en 2014.

Dans un long texte, Peng Shuai a affirmé avoir eu, il y a trois ans, un rapport sexuel forcé avec l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli, qui a été de 2013 à 2018 l’un des hommes politiques les plus puissants de Chine.

Zhang Gaoli, âgé d’environ 75 ans, était jusqu’au début de 2018 membre permanent du bureau politique du PCC et à ce titre l’un des sept hommes les plus puissants de Chine. Il est considéré comme un proche du Premier ministre Li Keqiang.

Dans son message, Peng Shuai raconte que Zhang Gaoli lui a imposé un rapport sexuel dans sa chambre après une partie de tennis, sept ans après avoir déjà couché avec lui.

« J’avais très peur. Cet après-midi-là, j’ai d’abord refusé. Je n’arrêtais pas de pleurer », écrit-elle. « En proie à la peur et au trouble (…) j’ai cédé et nous avons eu un rapport sexuel ». Cette dernière a indiqué que l’épouse de Zhang Gaoli était au courant et « montait la garde à l’extérieur ».

Peng Shuai précise qu’elle est ensuite devenue la maîtresse de l’ex-dirigeant, jusqu’à une dispute la semaine dernière. Elle a ajouté ne pas avoir de preuve à apporter pour prouver ses dires.

« Tu as toujours eu peur que je cache un magnétophone », écrit-elle en s’adressant à Zhang Gaoli, ajoutant que « tu démentiras certainement ou bien tu iras jusqu’à m’attaquer ».

Depuis les Etats-Unis, la militante féministe chinoise Lu Pin a estimé que les accusations de la championne de tennis Peng Shuai ressemblait à une affaire du mouvement #MeToo.

« Peng Shuai est une Chinoise hors du commun qui s’est battue seule pour parvenir à des résultats de classe mondiale et pourtant elle a dû faire face à ce genre de choses, ce qui est vraiment affligeant », a indiqué Lu Pin auprès de l’Agence France Presse.

Ancienne numéro un mondiale en double, Peng Shuai est actuellement classée 189e par la WTA. En 2018, elle avait écopé de six mois de suspension et de 10.000 dollars d’amende pour avoir essayé d’obliger sa partenaire en double dames à se retirer du tournoi de Wimbledon l’année précédente.

L’administration chinoise a rapidement fait disparaître le message publié sur l’internet chinois, mais des captures d’écran se sont répandues sur tous les réseaux. L’Agence France Presse dit ne pas être en mesure de déterminer si le message a bien été écrit par Peng Shuai. D’ailleurs, son entourage a refusé de faire tout commentaire. Zhang Gaoli n’a pour sa part pas réagi publiquement.

Deux jours après la parution de son message, les recherches comportant à la fois les noms de Peng Shuai et Zhang Gaoli étaient toujours bloquées sur Weibo et sur le moteur de recherche Baidu.

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