lundi, avril 15

Un responsable de Taïwan passe par les États-Unis pour aller au Paraguay

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a exhorté le 17 juillet la Chine à ne pas prendre pour «prétexte à des provocations» le transit par les États-Unis du vice-président taïwanais William Lai lors d’un déplacement vers le Paraguay.

«Il n’y a aucune raison pour que la République populaire de Chine utilise ce transit comme prétexte à des provocations», a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken, qualifiant ce type d’escale aux États-Unis de «très habituel».

Les représentants chinois passent souvent par les Etats-Unis

Taïwan a indiqué le 17 juillet que son vice-président William Lai se rendrait en août à la cérémonie d’investiture du nouveau président du Paraguay, Santiago Peña, en effectuant un arrêt sur le territoire américain.

La dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen avait déjà effectué au printemps un tel passage par les États-Unis en chemin vers le Guatemala et Belize, où elle se rendait pour renforcer les liens diplomatiques de l’île.

Tsai Ing-wen, qui s’était arrêtée à New York à l’aller et à Los Angeles au retour, avait rencontré dans ce second temps le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy. Cette rencontre avait provoqué la colère de Pékin, qui avait mené en représailles plusieurs jours d’exercices militaires autour de Taïwan.

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Le Paraguay est l’un des rares pays d’Amérique latine à reconnaître encore Taïwan. Son président-élu Santiago Peña, en visite la semaine dernière à Taïpei, a affirmé mercredi que son pays se tiendrait «aux côtés» de Taïwan pendant les cinq ans de son mandat.

La visite de William Lai à Asuncion a pour objectif «de montrer l’importance pour Taïwan de ses liens diplomatiques avec le Paraguay», a indiqué le 17 juillet le vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, Alexander Yui.

«Les vice-présidents taïwanais ont transité par les États-Unis dix fois auparavant (…) Rien ne justifie une intimidation non-nécessaire», a-t-il ajouté lors d’un point presse, suite à une question sur la possibilité d’exercices militaires chinois en réponse à ce transit via les États-Unis.

William Lai avait fait escale aux États-Unis pour la dernière fois en janvier 2022 à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Xiomara Castro, première présidente femme du Honduras, qui s’est depuis rangé derrière Pékin. Ces dernières années, le Panama, le Salvador, la République Dominicaine, le Nicaragua et le Honduras sont devenus les alliés de Pékin au détriment de Taïwan.

Lors d’un point presse, le 17 juillet, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a indiqué que « la Chine s’oppose fermement à toute forme d’interaction officielle entre les États-Unis et la région de Taïwan, s’oppose fermement à toute visite aux États-Unis des sécessionnistes visant l’’indépendance de Taïwan’, quel qu’en soit le nom ou le prétexte, et s’oppose fermement à ce que les États-Unis soient de connivence avec les sécessionnistes visant l’’indépendance de Taïwan’ et les soutiennent dans leurs activités sécessionnistes, sous quelque forme que ce soit ».

« Nous avons entrepris de sérieuses démarches » auprès des États-Unis, a soulighné cette dernière, qui a rappelé que « la question de Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations entre la Chine et les États-Unis« .

« Nous demandons instamment aux États-Unis de respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, de respecter sérieusement les engagements de leurs dirigeants, notamment celui de ne pas soutenir l’’indépendance de Taïwan’, de cesser toute interaction officielle avec Taïwan, de cesser d’améliorer leurs échanges substantiels avec la région et de cesser d’envoyer tout signal erroné aux forces sécessionnistes visant l’’indépendance de Taïwan’. La Chine suivra de près la situation et prendra des mesures fermes et résolues pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale« , a conclut la porte-parole de la diplomatie chinoise.

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