mercredi, avril 17

Xi Jinping s’est entretenu avec Joe Biden pour «gérer les tensions»

Le président chinois Xi Jinping s’est entretenu avec son homologue américain Joe Biden afin de renouer le dialogue après une période de très forte crispation au début de l’année 2023.

Les présidents chinois Xi Jinping et américain Joe Biden se sont parlé au téléphone le 2 avril, après des mois de silence. En effet, il s’agissait de la première conversation depuis un sommet en novembre 2023 en Californie, avec pour objectif selon la Maison Blanche de « gérer les tensions » entre les deux superpuissances.

« Les deux chefs d’Etat ont eu un échange de vues franc et approfondi sur les relations sino-américaines et sur les questions d’intérêt commun pour les deux parties », a indiqué la chaîne de télévision publique CCTV.

Vers une coopération plus stable

De son côté, la Maison Blanche a indiqué dans un communiqué une conversation portant autant sur les possibilités de « coopération » que sur les « différences » de vue.

La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, va se rendre en Chine « dans les prochains jours ». Tandis que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’y rendra « dans les prochaines semaines » afin de poursuivre le dialogue, a annoncé une haute responsable de la Maison Blanche.

Cette source a indiqué à l’Agence France Presse que la conversation des deux dirigeants n’était pas conçue pour déboucher sur des « annonces », mais pour « faire le point » après leur sommet de novembre 2023. Ce sommet avait permis de renouer le dialogue après une période de très forte crispation au début de l’année 2023, liée au survol du territoire américain par un ballon chinois.

Lire aussi : Trois heures d’entretiens entre Xi Jinping et Joe Biden

Réchauffer les relations

« Une concurrence intense exige une activité diplomatique intense pour gérer les tensions, évoquer les malentendus et éviter une confrontation non voulue. Cet appel téléphonique est une manière de faire cela », a expliqué la responsable américaine, lors d’un entretien avec la presse qui a eu lieu avant la conversation des deux dirigeants.

Bien que le dialogue soit rétabli, les motifs de friction entre la Chine et les Etats-Unis ne manquent pas. Ainis, Joe Biden a ainsi fait part de sa « préoccupation » face à l’appui économique et industriel qu’offre Pékin à Moscou, selon le communiqué officiel de la Maison Blanche.

« Le temps passant, nous avons vraiment vu la Chine entreprendre d’aider la Russie à reconstruire sa base d’industrie de défense, en compensant les relations commerciales interrompues par les partenaires européens, en aidant à fournir des composants qui peuvent progressivement renforcer les capacités russes en Ukraine », a expliqué la haute responsable.

Concernant les relations entre la Chine et l’Iran, les Etats-Unis souhaiteraient que la Chine use de son influence pour mettre fin aux attaques des Houthis, un groupe de yéménites soutenus par Téhéran, contre des navires en mer Rouge.

Joe Biden a réaffirmé « l’importance de maintenir la paix et la stabilité » autour de Taïwan, peu avant l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, selon le communiqué américain.

Les Etats-Unis assurent ne pas soutenir l’indépendance de cette île, dont Pékin revendique la souveraineté, mais ils l’aident sur le plan militaire et s’opposent à tout changement du statu quo par la force.

Les Etats-Unis entendent aussi, selon la même source, exprimer leur « préoccupation » face aux « actions de déstabilisation » chinoises en mer de Chine méridionale, en particulier après des incidents à répétition avec les Philippines.

La haute responsable américaine a aussi évoqué les autres points de friction entre la Chine et les Etats-Unis : les pratiques commerciales de Pékin, jugées « déloyales » par Washington, « l’érosion de l’autonomie de Hong Kong » ou les droits humains.

Au-delà des sujets de tension, Joe Biden et Xi Jinping ont toutefois renouvelé leur intention de coopérer là où c’est possible: l’intelligence artificielle et la lutte contre le narcotrafic, ainsi que leur volonté d’avoir des communications militaires régulières, selon la Maison Blanche.

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