samedi, avril 13

À Hong Kong, une professeur d’université renvoyée à cause de ses travaux sur Tiananmen

Le visa de Rowena He, chercheure à l’université de Hong Kong, n’a pas été renouvelé par la Chine, certainement en raison de ses travaux du le 4 juin 1989. 

L’université de Hong Kong (HKCU) a donc renvoyé une professeur qui faisait des recherches sur la répression en 1989 des manifestations pro-démocratie sur la place Tian’anmen à Pékin, après le refus des autorités de la ville de prolonger son visa.

Rowena He, professeur agrégée d’histoire au sein de l’université chinoise de Hong Kong, avait écrit en 2014 un livre sur les exilés de Tiananmen, selon le site internet du département d’histoire de l’établissement.

Hong Kong a durant de nombreuses année été le seul endroit de Chine, avec Macao, où toute commémoration des victimes de l’intervention de l’Armée Populaire de Libération contre ces manifestants pacifiques, qui a fait des centaines, voire plus d’un millier de morts, était tolérée.

Mais en raison de la reprise en main par Pékin du territoire, les veillées à la bougie en mémoire des victimes sont interdites depuis 2020. De plus, des références aux évènements de 1989 ont été effacés.

La professeur Rowena He a confirmé à l’Agence France Presse avoir été «licenciée avec effet immédiat». Un porte-parole de l’université HKCU a affirmé que «l’emploi de résidents non permanents est conditionné par la possession d’un visa valide».

«Les décisions relatives aux visas relèvent du département de l’immigration et l’université n’est pas en mesure de peser sur l’attribution des visas», a ajouté le porte-parole.

L’universitaire avait pris ses fonctions à CUHK en 2019 et aurait cherché à obtenir une prolongation de son visa.

Rowena He a obtenu son doctorat à l’Université de Toronto et a précédemment enseigné à l’Université de Harvard. Elle occupe actuellement un poste de recherche à l’Université du Texas à Austin, selon le site internet de l’université qui indique qu’elle est née et a grandi en Chine.

Le sujet de la répression des manifestations de la place de Tiananmen est très sensible pour les dirigeants communistes et toute commémoration est interdite en Chine continentale. Mi-2020, Pékin a imposé une loi drastique sur la sécurité nationale à Hong Kong après des mois d’immenses et parfois violentes manifestations pro-démocratie.

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