mercredi, mars 27

Famille Ouïghoure à l’ambassade de Belgique à Beijing

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a indiqué devant le parlement que la décision d’éloignement des locaux de l’ambassade de Belgique à Beijing d’une famille ouïghoure.

Cette décision a été prise en concertation avec les Affaires étrangères à Bruxelles et était la seule qui permettait de trouver une « solution » pour ladite famille, a assuré ce dernier devant les députés.

Le 28 mai, Wureyetiguli Abula, une femme issue de la minorité ouïghoure, et ses 4 enfants se sont présentés à l’ambassade belge, en dehors des heures d’ouverture, afin de compléter un dossier de regroupement familial avec le père, Ablimit Tursun, qui s’est réfugié en Belgique.

A lire aussi : La Belgique ne veut pas de conflit avec la Chine

Wureyetiguli Abula a refusé de quitter l’ambassade pour regagner son hôtel, craignant pour sa sécurité et celle de ses enfants. Les Ouïghours sont une minorité ethnique étroitement surveillée par le pouvoir central.

Une discussion s’est engagée avec le personnel sur place pour tenter de la convaincre de quitter les lieux, en vain. Après plusieurs heures, l’ambassade a décidé d' »éloigner » la famille.

Plusieurs articles de presse ont affirmé que cette femme et ses enfants ont été livrés à la police chinoise. Un sit-in dans l’ambassade n’aurait pas permis de régler le problème, a assuré Didier Reynders, critiqué par les députés Yasmina Kherbache (sp.a), Simon Cogolati (Ecolo) et Wouter De Vriendt (Groen).

« Les Chinois étaient autour de l’ambassade », a-t-il expliqué. Et, dans ces circonstances, Beijing n’aurait pas accordé à la famille un document de sortie. Le choix d’un « éloignement » en concertation avec les autorités chinoises a donc été choisi par l’ambassadeur, pour ensuite aider la mère et ses enfants à obtenir plus tard un passeport leur permettant de quitter le pays.

« Je ne voudrais pas que l’on donne l’impression qu’on a organisé un enlèvement pour emmener une famille dans un camp. Nos diplomates ont droit au respect. (…) Il ne s’agit pas d’un enlèvement mais d’une longue discussion avec la famille pour faire en sorte que, sans aucune violence, elle puisse être ramenée à son hôtel et, ensuite, vers sa province », a souligné Didier Reynders.

Les diplomates belges n’ont pas pu rencontrer la famille mais « ils se sont entretenus par téléphone avec la mère, qui se trouve avec ses enfants dans la province du Xinjiang, dans un village et non dans un camp d’internement, et les enfants vont à l’école », a indiqué le ministre. Les contacts diplomatiques avec la Chine se poursuivent pour résoudre le cas de la famille et faire aboutir le regroupement familial.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *