mardi, avril 23

Hong Kong : la police procède à 10 arrestations pour « collusion avec l’étranger »

La police de Hong Kong a interpellé le 10 août quatre hommes et six femmes soupçonnés d’avoir fourni un soutien financier à des groupes dissidents à l’étranger qui appelaient à adopter des sanctions internationales contre la principale place financière de la Chine.

Dix personnes soupçonnées d’avoir fourni un soutien financier à des groupes dissidents à l’étranger ont été arrêtées, le 10 août, par la police de Hong Kong. Quatre hommes et six femmes, âgés de 26 à 43 ans, ont été interpellés pour « collusion avec un pays étrangers ou des éléments extérieurs » en vertu de la loi de sécurité nationale à Hong Kong.

Cette loi a été instaurée par Pékin en 2020 afin de réprimer la dissidence après les immenses manifestations pro-démocratie de 2019, qui ont vu des millions de personnes descendre dans la rue pour réclamer des libertés politiques.

Selon un communiqué des autorités, la police a agit conformément à une ordonnance du tribunal, « a perquisitionné les lieux de résidence et de travail des personnes arrêtées et saisi les documents pertinents et les appareils de communication électronique ». de nouvelles arrestations sont à prévoir d’après la police.

Passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à la prison à vie

Une personne proche de l’affaire a confirmé au HongKong FreePress que Bobo Yip faisait partie des personnes arrêtées. La source a déclaré à HKFP que le militant pro-démocratie a été arrêté à 6 heures du matin à Tai Wai. Bobo Yip a été emmené dans une librairie catholique à Yau Ma Tei, alors que la police saisissait des preuves. Ancien secrétaire de la Commission justice et paix du diocèse catholique de Hong Kong, Bobo Yip est une activiste pro-démocratie.

Les personnes arrêtées sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à la prison à vie. La police les soupçonne de collusion avec le « Fonds d’aide humanitaire 612 », dissous en octobre 2021 et qui a contribué à payer les frais juridiques et médicaux de personnes arrêtées lors des manifestations de 2019.

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Elles sont accusées d’avoir reçu des fonds de « diverses organisations étrangères pour soutenir les personnes ayant fui à l’étranger ou des organisations ayant appelé à des sanctions contre Hong-Kong », selon un communiqué de la police.

Cinq des administrateurs de ce fonds, dont le cardinal Joseph Zen, avait été arrêtés en mai 2022 pour collusion avec l’étranger. Ils ont fait appel mais aucune date de leur procès n’a encore été fixée pour l’audience.

Au total, 260 personnes ont été arrêtées à Hong-Kong en vertu de la loi sur la sécurité nationale, dont 79 ont été condamnées ou dans l’attente de leur peine.

L’exécutif hongkongais prêt à tout

En juillet, Hong Kong a promis un million de dollars hongkongais (117 000 euros) de récompense en échange d’informations permettant l’arrestation de huit figures du mouvement pro-démocratie ayant fui Hong Kong à l’étranger.

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Ces récompenses ont suscité un tollé aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie, pays où vivent les huit personnes concernées.

Le 9 août, une militante pro-démocratie de Hong Kong, Anna Kwok, qui fait partie des huit personnes en question, a affirmé que ses parents avaient été « interrogés, harcelés et intimidés » par la police.

Les membres des familles d’au moins quatre autres militants recherchés – l’ancien député Nathan Law, le syndicaliste Mung Siu-tat, l’avocat Dennis Kwok et le militant Elmer Yuen – ont également été conduits à la police ces dernières semaines afin d’y être interrogés.

Peine annulée pour Jimmy Lai et d’autres

Sept figures du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, dont le magnat des médias Jimmy Lai, ont vu leur condamnation – pour avoir organisé, en 2019, l’une des plus grandes manifestations pro-démocratie – être annulée en appel le 14 août.

La Cour d’appel a cependant confirmé leur condamnation pour avoir participé à cette même manifestation qui avait rassemblé environ 1,7 million de personnes, selon les organisateurs, soit près d’un Hongkongais sur quatre.

En 2021, ces sept vétérans de l’opposition avaient été condamnés pour avoir organisé et pris part à ce rassemblement, déclaré illégal. Ils avaient fait appel de leur première sentence.

Selon le jugement rendu le 14 août, le fait que ces sept militants se soient trouvés en tête du cortège n’est pas une preuve «de leur implication dans son organisation». Mais le tribunal a confirmé leur condamnation pour participation car «tous savaient qu’ils s’étaient lancés dans une activité non autorisée».

Jimmy Lai, fondateur du journal critique de Pékin qui a été contraint de fermer en 2021, figuraient les ex-députés Lee Cheuk-yan, Leung Kwok-hung et Cyd Ho, le défenseur des droits humains Albert Ho, les avocats Margaret Ng et Martin Lee. Leur condamnation en 2021 avait été considérée comme un coup porté au droit de se rassembler pacifiquement dans le territoire autrefois semi-autonome.

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