mercredi, mars 6

L’entente entre Donald Trump et Xi Jinping est finie

Après une semaine de sanctions commerciales et militaires, de rencontres annulées et d’accusations d’ingérence électorale, le président américain Donald Trump a reconnu que le président Xi Jinping n’était « peut-être plus » son ami.

Interrogé par l’Agence France Presse, le sinologue Bill Bishop, auteur de la lettre d’information Sinocism, a expliqué que « si Trump pense qu’il n’est plus l’ami de Xi Jinping, on pourrait assister à une nouvelle détérioration de la relation sino-américaine, bien au-delà de la querelle commerciale ».

Pourtant, le président américain avait proclamé haut et fort son « amitié » avec le président chinois lors de leur première rencontre en Floride, en avril 2017. De son côté, Xi Jinping avait reçu Donald Trump dans la capitale chinoise avec tous les honneurs en novembre 2017.

Pour la sinologue Bonnie Glaser, du Centre pour les études stratégiques et internationales à Washington, Donald Trump et Xi Jinping « n’ont jamais été amis ». Selon elle, Donald Trump « a délibérément séparé sa relation avec Xi Jinping des frictions sino-américaines, dans l’espoir d’en tirer parti pour pouvoir se mettre d’accord au cas où l’occasion se présenterait ».

L’un des rares moments où l’entente entre les deux présidents ont eu lieu est dans le dossier du groupe chinois de télécommunications ZTE, menacé de faillite à la suite de sanctions américaines. Pour le politologue chinois Chen Daoyin, la décision de Donald Trump de renoncer finalement aux sanctions contre ZTE « peut être considérée comme le fruit de l’amitié personnelle » entre les deux chefs d’Etat.

Ce dernier a expliqué que les deux présidents « cherchent à s’éviter », tout en précisant que Xi Jinping ne s’est pas rendu à l’Assemblée générale de l’ONU et que Donald Trump n’ira pas au sommet de l’Asie-Pacifique en novembre.
Donald Trump a accusé la Chine lors de l’AG aux Nations Unies de s’être ingéré dans les législatives américaines de novembre, en visant par ses sanctions commerciales les Etats qui votent le plus républicain.

Face à ces accusations, Bonnie Glaser a expliqué que la Chine et l’Union européenne ne cachent pas leur volonté d’influencer à travers leurs droits de douane les électeurs américains. Mais il s’agit « de tentatives transparentes, pas d’ingérences cachées », a estimé cette dernière.

De son côté, le gouvernement chinois tente de réduire sa dépendance aux exportations américaines, arguant la nécessité de « compter sur ses propres forces » face au protectionnisme.  « Les Chinois préféreraient parvenir à un compromis (dans le dossier commercial) afin de gagner du temps et d’atténuer un peu les tensions », a estimé Bill Bishop. Mais ce compromis de court terme « ne pourra s’agir que d’un cautère sur un problème beaucoup plus grave qui ne peut qu’empirer avec le temps ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *