mardi, avril 23

Les investissements entre les États-Unis et la Chine à leur plus bas niveau depuis 2009

De notre stagiaire Marie-Lou Cazillac – Les investissements transfrontaliers entre les États-Unis et la Chine sont tombés à leur plus bas niveau depuis 2009, selon un rapport datant du 19 mai.

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Les rapporteurs indiquent que, dans un contexte de pandémie et de tensions accrues entre les États-Unis et la Chine, les investissements directs entre les deux pays s’élevaient à 15,9 milliards de dollars l’année dernière, niveau le plus bas depuis 2009.

Publié par le Rhodium Group et le Comité national des relations entre les États-Unis et la Chine, le rapport indique que les investissements directs entre les deux pays étaient de 15,9 milliards de dollars en 2020. C’est moins d’un quart des investissements de 2016, qui s’élevaient à 70 milliards de dollars.

De plus, l’année dernière, les investissements américains en Chine étaient de 8,7 milliards de dollars, soit un tiers de moins d’une année sur l’autre, le plus bas niveau jamais atteint depuis 2004.

Selon le rapport, les investissements chinois aux États-Unis étaient de 7,2 milliards de dollars en 2020, en légère augmentation par rapport aux 6,3 milliards de dollars de 2019. Mais ils ont été motivés par une série d’achats de grande envergure, y compris celui d’une partie d’Universal Music Group par Tencent.

En ce qui concerne la valeur totale du capital risque et le nombre de cycles de financement, ils sont en légère baisse. Le capital-risque de la Chine aux États-Unis a légèrement augmenté, dépassant le flux financiers américains pour la première fois de l’histoire, mais cette hausse n’est pas significative. En revanche, le capital-risque des États-Unis en Chine est tombé à son plus bas niveau en cinq ans.

« Les investissements bilatéraux n’ont pas poursuivi la trajectoire que nous avons constatée il y a des années. On peut dire que les intérêts économiques des deux pays n’ont pas été particulièrement satisfaits », a déclaré Stephen Orlins, président du Comité national des relations entre les États-Unis et la Chine.

L’administration Trump avait pris des mesures pour restreindre les entreprises chinoises afin de garantir la sécurité des États-Unis. Le géant chinois des télécoms, Huawei, avait notamment été inscrit sur la liste noire commerciale américaine.

En novembre 2020, l’administration Trump avait également publié un décret interdisant aux sociétés d’investissement, aux caisses de retraites, aux autres institutions financières et aux particuliers américains de posséder ou de négocier des titres émis par des sociétés liées à l’armée chinoise reconnues par le département américain de la Défense. Avec ce décret, les actions et les titres des sociétés chinoises concernées ne répondaient plus aux exigences américaines.

Selon le quotidien hongkongais South China Morning Post, bien que l’administration de Biden ait examiné les mesures prises par Donald Trump vis-à-vis de la Chine, elle impose toujours des droits de douane sur la plupart des importations chinoises. Elle n’a pas révoqué le décret qui interdit à des dizaines d’entreprises chinoises d’entrer sur le marché financier américain pour des raisons de sécurité nationale.

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Le rapport indique également que depuis le début de la guerre commerciale en 2018, la Chine a adopté plus de mesures visant à « démondialiser » son économie. Le gouvernement a augmenté ses subventions aux principales industries technologiques pour réduire sa dépendance à l’égard des pays étrangers.

Le Comité national des relations entre les États-Unis et la Chine a déclaré qu’au premier semestre 2020, l’impact économique de la nouvelle épidémie de Covid-19 et la détérioration des relations bilatérales ont poussé les flux d’investissement entre les États-Unis et la Chine à leur plus bas niveau depuis une décennie.

Enfin, le comité a indiqué que, malgré le redressement des flux de capitaux au second semestre, les frictions bilatérales continues et l’approfondissement de l’examen de la réglementation continuaient d’abattre le moral des investisseurs et de semer l’incertitude quant aux perspectives d’investissement de 2021.

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