dimanche, mars 24

« Je peins par petites touches un peu de ma France et de ma Chine »

Yuanfen Xiao, chinoise originaire de Changsha, dans la province du Hunan, a écrit « La France au bout des baguettes« , un bel album des éditions Migrilude sur les différences culturelles entre la France et la Chine.

– Pouvez-vous vous présenter svp ?

Yuanfen Xiao, auteurs, peintre et éditrice

En 2007, je suis venue en France pour continuer mes études. Titulaire de plusieurs masters (arts plastiques, communication, création et management multimédia), mon travail porte principalement sur les échanges culturels entre la France et mon pays natal. Le fait de résider en France depuis presque dix ans m’a, avec le recul, apporté un regard nouveau sur la Chine.

Depuis mon sujet de recherche aux Beaux-arts sur la génération post-80 en Chine, jusqu’aux deux livres que j’ai écrit et/ou illustré, je souhaite exposer le point de vue d’une chinoise vivant en France sur son propre pays. Maintenant, j’illustre des livres et des films d’animation et expose régulièrement.

Outre mes projets d’illustration, d’édition et de livres d’artiste, j’ai donné des cours de chinois au collège, et je travaille également en tant qu’interprète et traductrice pour créer des liens entre la France et mon pays.

– Que signifie « 当筷子遇上法棍« et qu’avez vous souhaité transmettre à travers vos œuvres ?

Le titre « 当筷子遇上法棍 », en français « La France au bout des baguettes » joue sur le double sens des baguettes : chinoises et françaises, les deux étant  des symboles respectifs de leur pays.

Ce carnet de voyage bilingue franco-chinois, basé sur mes propres expériences présente les épisodes marquants de la vie d’une étudiante chinoise en France, en regard avec son pays d’origine, la Chine.

Avant d’atterrir en France, l’auteure avait toujours vu la France comme un pays romantique, où l’on ne mangeait que des escargots et du foie gras, et où l’on ne buvait que du vin et du champagne. Elle pensait que dans les rues de Paris, les gens se baladaient avec élégance, une baguette de pain sous le bras, et qu’à tout moment, des amoureux s’embrassaient entourés d’oiseaux qui s’envolaient comme dans les films. Imaginez alors sa surprise quand le moment fut venu de découvrir ce pays !

Elle se retrouva à l’autre bout de la planète, seule face à l’inconnu, avec tous ces clichés en tête et sans repères culturels. Commença alors pour elle le long apprentissage de la langue et de la culture françaises. Les barrières linguistiques, le mode de vie et le système éducatif différents l’obligèrent à redoubler d’efforts.

Petit à petit, elle commença à s’habituer à vivre « à la française« . Elle découvrit de nombreux points communs avec la culture chinoise, comme un miroir imparfait reflétant  ressemblances et les différences. La forme de la carte de Chine ne représente-t-elle pas d’ailleurs un coq, symbole de la France ?

Je peins par petites touches, en mot et en images, avec des aquarelles délicates, un peu de ma France et de ma Chine.

– Quels avantages y a-t-il a être un artiste chinois, parlant le français ?

Être artiste chinois vivant en France m’a permit, je pense, d’avoir plus de chance de combiner ces deux cultures, de partager la mienne aux Français, et de mieux faire connaître la culture et les artistes français à mon pays.

– La France est-elle présente dans votre art ?

En fait, comme je l’écris dans mon livre, j’ai étudié la peinture à l’huile en Chine, et je suis venue en France, car je suis attiré par les peintures de l’époque impressionniste. Lorsque je suis arrivée en France, je me suis aperçu que les systèmes éducatifs français et chinois sont totalement différents, les écoles en France m’ont appris à exprimer mes sentiments dans mes travaux. J’apprécie beaucoup l’ambiance artistique en France, et il y a beaucoup d’opportunités pour y développer l’art.

– Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes chinois qui veulent venir étudier ou travailler en France ?

Je leur conseille de vraiment bien étudier le français, car je trouve que c’est très important pour se faire comprendre et comprendre la culture française, afin de se sentir mieux intégré dans ce pays.

– Sur quel nouveaux projets travaillez-vous ?

Je travaille actuellement sur un projet d’échange interculturel entre le Japon, Taiwan et la Chine, ainsi qu’un projet avec une maison d’édition pour apprendre les caractères de base en chinois, avec une approche ludique. Bref, j’ai toujours l’envie de continuer à partager et renforcer les liens entre ces deux cultures.

Son site http://xiaoyuanyuan.com/

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