jeudi, avril 25

Pékin prépare une loi plus sévère contre la traite des femmes

Zang Tiewei, porte-parole du Comité des affaires législatives du Comité permanent de l’APN, a annoncé que les législateurs chinois envisageaient d’adopter un projet d’amendement prévoyant des règles plus strictes contre la traite des femmes.

UNE LOI POUR SANCTIONNER PLUS DUREMENT

La session prochaine du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (APN), qui se tiendra du 18 au 20 avril 2022, sera l’occasion d’examiner un projet d’amendement à la loi sur la Protection des droits et des intérêts des femmes, a déclaré jeudi Zang Tiewei, porte-parole du Comité des affaires législatives du Comité permanent de l’APN.

Le projet sera soumis en deuxième lecture, et proposera un « mécanisme de signalement et de dépistage obligatoires » pour identifier et traiter rapidement les crimes contre les femmes, a déclaré le porte-parole.

Les organes d’enregistrement des ménages et des mariages, les autorités locales, les associations des femmes et les hôtels devront également signaler à la police les cas soupçonnés de traite et d’enlèvement des femmes.

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LE CALVAIRE DE XIAO HUAMEI

Cette annonce intervient après qu’une série de crimes a suscité des appels à la répression et à la législation.

Les autorités chinoises avaient promis des sanctions «sévères» après la découverte d’une mère de famille enchaînée dans un village de l’est de la Chine. Une vidéo diffusée fin janvier 2022 sur les réseaux sociaux montrait une femme, en grande détresse psychologique, attachée par le cou dans une grange de la province du Jiangsu.

Xiao Huamei ne portait que quelques vêtements malgré le froid, selon le blogueur qui l’a découverte et a diffusé sa vidéo en ligne. Cette mère de famille a été hospitalisée pour schizophrénie, d’après les autorités locales.

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Selon la police, le mari de la victime, âgé de 55 ans, est soupçonné de détention illégale. Le couple a eu huit enfants, selon la même source, qui a précisé avoir des doutes sur la validité du mariage.

L’affaire a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux ainsi que des interrogations sur la prise en charge de la santé mentale dans les campagnes. De nombreux commentateurs critiquaient la lenteur de la réaction des pouvoirs publics et estimaient que la femme enchaînée était probablement une des très nombreuses victimes de la traite des femmes en Chine.

Dong, prénom du mari tortionnaire, est accusé avec deux autres individus de traite d’êtres humains. Huit fonctionnaires de la province du Jiangsu ont aussi été démis de leurs fonctions, tandis que neuf autres ont été sanctionnés à divers degrés.

Si les internautes soupçonnaient la femme d’avoir été kidnappé par son mari, les autorités ont expliqué que Xiao Huamei aurait été enlevée dans son village du Yunnan. Elle a été ensuite vendue plusieurs fois, dont une en 1998 pour 5.000 yuans, soit environ 700 euros. Une enquête est toujours en cours à l’encontre de six autres personnes qui auraient participé à ce trafic.

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