samedi, avril 20

Xi Jinping tente de rassurer les américains

La visite de Xi Jinping aux États-Unis, du 22 au 25 septembre, devrait apaiser les tensions entre les deux puissances économiques mondiales. D’un côté, Washington est inquiet des soubresauts de l’économie chinoise, raison pour laquelle les autorités américaines attendent des gestes forts de la part des autorités chinoises pour apaiser les marchés et réévaluer le yuan.

En pleine tempête, le Premier ministre Li Keqiang avait assuré de la solidité de l’économie chinoise. D’ailleurs, lors du Forum d’été de Davos à Dalian, le Premier ministre avait affirmé que « le gouvernement a pris des mesures pour stabiliser le marché et empêcher la propagation des risques, nous avons supprimé la possibilité de tout risque systémique ».

Il avait également indiqué qu’« il y a une stabilité globale dans les performances économiques de la Chine malgré un certain degré de modération. Il y a une tendance globalement positive en dépit des difficultés auxquelles nous sommes confrontés », ajoutant que son gouvernement « ajusterait » ses politiques économiques pour mieux soutenir l’activité.

Cette première déclaration, très attendue, avait apaisé les représentants gouvernementaux et les entrepreneurs américains, en dépit d’indicateurs économiques moroses. Cependant, pour de nombreux observateurs, ce sommet bilatéral ne devrait pas apaiser la tension, tant les dossiers sont sensibles : les différends territoriaux de Beijing en mer de Chine méridionale, le cyber-espionnage, les droits de l’homme, la dévaluation du yuan, etc.

Conscients des points de tension, Beijing reste confiante. Le gouvernement chinois a annoncé un taux de croissance de 7% et des mesures structurelles visant à dynamiser l’économie, mais également une modification du système économique chinois vers la consommation et l’investissement, plutôt que les exportations.

Xi Jinping aux Etats-UnisDes semaines avant la visite de Xi Jinping aux États-Unis, les médias chinois relataient la nécessité d’une relation sino-américaine sereine, confiante et harmonieuse. A l’aide de citations d’experts venus du monde entier, l’agence de presse Xinhua, a mit en avant l’intérêt d’avoir une coopération bilatérale « positive ».

Négocier et coopérer dans la zone Asie-Pacifique

Le président chinois a répété que « l’océan Pacifique est suffisamment vaste pour embrasser à la fois la Chine et les États-Unis« . Cette déclaration survient après le mécontentement de toute part suscité face aux conflits territoriaux  entre l’Empire et ses voisins.

En mai dernier, Cui Tiankai, ambassadeur de Chine aux États-Unis, a expliqué que son pays et les États-Unis construisent un « nouveau modèle de relations (qui, ndlr) servira certainement de très bon guide pour notre interaction en Asie-Pacifique, ce que nous faisons ensemble dans la région Asie-Pacifique donnera plus de contenu au nouveau modèle de relations« .

Toutefois, les deux pays doivent négocier dans la région Asie-Pacifique, « et coopérer, au lieu d’agir de façon volontaire et de diviser l’océan. La région Asie-Pacifique devrait être un terrain d’essai pour la coopération mutuellement bénéfique sino-américaine« , a souligné Ruan Zongze, vice-président de l’Institut chinois des études internationales (CIIS).

De son côté, Washington campe sur ses positions, le pays a accusé la Chine de violer les « normes internationales » en mer de Chine méridionale, lors d’un sommet sur la sécurité en Asie, en mai 2015 à Singapour. D’ailleurs, les autorités américaines ont exhorté Beijing à cesser toute construction d’îles artificielles. La  défense américaine a pour sa part engagé des manœuvres militaires, avec ses alliés de la région, comme le Japon, les Philippines et la Corée du sud.

L’appel des entrepreneurs américains

En dépit de ces tensions territoriales, la priorité pour de nombreux entrepreneurs américains, qui compte sur le marché chinois pour booster l’économie US, est d’intensifier la coopération. 94 patrons de grands groupes américains, dont Mark Zuckerberg (Facebook), Tim Cook (Apple) ou le magnat des affaires Warren Buffett, ont appelé les deux présidents à bâtir une relation « durable« .

« Étant les deux premières économies du globe, les États-Unis et la Chine ont besoin d’une relation commerciale durable et positive, qui serait un point d’appui essentiel pour la croissance économique mondiale« , ont indiqué ces derniers dans une lettre commune.

Ils souhaitent que les deux pays s’entendent sur un traité d’investissements bilatéral de « haute qualité » qui aurait un « impact immédiat et tangible » sur les économies des deux pays, étroitement imbriquées.

Les présidents chinois Xi Jinping et américain Barack Obama
Les présidents chinois Xi Jinping et américain Barack Obama

Jeudi dernier, Xi Jinping a assuré devant une délégation d’hommes d’affaires américains venus à Beijing, qu’il était prêt à « un échange approfondi de vues » avec Barack Obama, afin de bâtir « un nouveau modèle de relations entre grands pays« .

Au-delà de la coopération attendue sur le climat pour la conférence de Paris en décembre, Barack Obama a prévenu que les cyber-attaques de la Chine n’étaient « pas acceptables » et qu’il en discuterait avec son homologue.

La rencontre entre les deux hommes ne devraient pas avoir plus d’effet qu’attendu, car Barack Obama est sur le départ avant les élections de 2016, alors que Xi Jinping a encore un mandat supplémentaire devant lui.

L’économie chinoise va bien

A la veille de sa visite aux États-Unis, le président chinois Xi Jinping avait exprimé sa confiance dans les perspectives économiques de son pays. Ce dernier a expliqué au journal The Wall Street Journal que l’économie chinoise est semblable à un grand navire traversant des mers agitées, qui tangue mais « va dans la bonne direction ».

Depuis 2012, Beijing tente de changer de modèle économique, amorcer durant le mandat de Hu Jintao, pour le concentrer sur la consommation et l’investissement intérieur, tout en mettant en place des mesures alternatives avec des effets sur le long terme dans l’économie verte, la recherche et l’innovation ainsi que entrepreneuriat.

D’autres décisions d’urgence ont été prises pour éviter une nouvelle chute des bourses, comme des allégements fiscaux, une augmentation des dépenses publiques, et entre autre, une réforme des entreprises d’États. Le but est de relancer la dynamique, tout en sortant d’un système économique uniquement basé sur l’industrie lourde et les exportations, dont les chiffres ne cessent d’alarmer (baisse de plus de 8% en juillet.)

Xi Jinping a dons assuré que « le développement des marchés financiers est un objectif clé pour les réformes » économiques entreprises. Ce dernier a toutefois ajouté que « cet objectif ne va pas être modifié simplement à cause de l’instabilité des marchés », selon l’agence de presse Reuters. Ainsi, le président chinois assoit ses positions à quelques heures de sa rencontre avec Barack Obama.

Beijing ne compte pas se laisser imposer des mesures économiques, avantageuses pour les Occidentaux, qui sont encore malmenés par les crises économique, financière mais aussi politique. Mais, Xi Jinping tient à rassurer les marchés, an assurant que son payas aurait une une croissance proche de 7% cette année et les années suivantes.

Seuil indispensable pour créer plus de 10 millions d’emploi par an en Chine et ainsi conserver la paix sociale, mais également s’assurer du maintient de son statut sur la scène internationale. Pour Xi Jinping, « l’économie chinoise continue d’évoluer dans une fourchette convenable ».

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