mardi, mars 12

Des chercheurs tentent de sauver l’écriture Shui

L’écriture de l’ethnie Shui (Sui) est connue sous le nom de « fossile vivant« , particulière, elle possède des plus de 1 400 caractères pictographiques.

Classiques Shui

Utilisée dans la province du Guizhou, l’écriture Sui est « un héritage important de leur culture ancienne, mais aussi de véritables archives écrites de l’histoire des Shui« , selon le Centre d’Information Internet de Chine.

Ce système a été utilisé par les chamans pour la géomancie et la divination dans les temps anciens. Cependant, l’écriture risque de disparaître, raison pour laquelle, le gouvernement a décidé de la préserver.

En 2006, l’écriture Shui a ainsi été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel chinois. Et cette année, des chercheurs classent des livres d’écriture Shui recueillis auprès des habitants du comté autonome Shui de Sandu, dans la province du Guizhou.

Dans la province du Guizhou, le district de Libo compte près de 30 000 personnes  d’ethnie Sui, sur les plus de 400 000 habitants dans tout le pays.  L’ethnie possède sa propre langue, issue de la branche zhuangdong de la famille des langues sino-Tibétaines.

Une vie réglée par des Classiques

Contrairement aux autres ethnies du sud de la Chine, les Shui ont conservé leur écriture archaïque et classique appelée communément « Shuishu ». La vie des Shui est étroitement liée à leurs ouvrages classiques, fournissant un code moral, régissant le quotidien, les relations amicales, le mariage, la solidarité, etc.

La célébration la plus importante de cette ethnie est le sacrifice du « Shuishu ». Des maîtres de « Shuishu » déposent des classiques Shui et de la nourriture traditionnelle sur un autel et brûlent de l’encens. Ces maîtres, généralement âgés et cultivés, lisent des textes en shui, qui racontent la création du monde et de l’écriture shui par les ancêtres.

Parmi les classiques se trouvent une Encyclopédie de l’ethnie Shui comportant la vie, la production et la conduite à adopter selon les situations. Mais le « Shuishu » se trouve aussi sur des vêtements et des outils. Les maîtres de l’écriture Shui sont respectés des villageois, car ils traduisent les classiques et l’enseignent aux gens pour qu’ils puissent vivre pleinement leur culture.

Près de 8 000 ouvrages sur l’ethnie Sui

Chercheurs Shui tentant de traduire des Classiques

D’ailleurs l’écriture Shui se transmet par la famille. Le père la transmet au fils et s’il n’a pas de fils, il faut choisir un garçon parmi les parents en ligne directe ; par des maitres, qui choisissent leurs successeurs dans le clan ; ou encore des jeunes d’autres clans viennent apprendre auprès des maîtres après des épreuves de moralité.

En 2003, les autorités locales désignent des personnes pour rassembler et comparer les matériaux du « Shuishu », car les archives du district de Libo comptent plus de 8 000 volumes des classiques Shuishu, soit plus de la moitié de tous ces ouvrages recensés dans le pays.

Des maîtres du « Shuishu » professionnels ont classé ces documents et rédigé le « Dictionnaire chinois-shui », « L’essai sur les relations entre les écritures chinoise et shui » ainsi que « L’écriture shui pour les débutants ». Enfin, 16 tomes de classiques Shui ont été traduits en mandarin. Le Shuishu transmet encore aujourd’hui les rites et coutumes de l’ancienne civilisation de l’ethnie shui.

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