mercredi, avril 24

Bitcoin dans le collimateur de la BPC

La Banque Populaire de Chine (BPC) a annoncé avoir lancé un avertissement aux plateformes d’échanges de bitcoin, en durcissant ses contrôles sur la monnaie virtuelle.

Cette mesure est un moyen pour Beijing de freiner la fuite des capitaux, qui a atteint 700 milliards de dollars en 2016 et 1’000 milliards en 2015. Dans un communiqué de la banque, des responsables de neuf plateformes de bitcoins se sont rencontrés le 6 février basées à Beijing, où une équipe d’inspection de la BPC leur a adressé verbalement une série de mises en garde.

En début d’année, la devise électronique a bondi de 120% en 2016 et dépasse les 1.000 dollars, profitant de la chute du yuan et de la lutte contre les sorties de capitaux. En effet, beaucoup de chinois, la monnaie électronique sert de bouclier contre la baisse continue du yuan (-6,4% contre le dollar en 2016).

Enquêtes lancées

Ce durcissement de ton par la banque centrale laisse présager de nouvelles mesures drastiques de contrôle, après notamment du lancement d’enquêtes mi-janvier, d’enquêtes contre les plateformes d’échanges de bitcoin.

L’objectif était d’examiner le respect des règles sur les échanges de devises, le blanchiment d’argent et les risques financiers, a expliqué l’institution. 98% des échanges sur la monnaie virtuelle passent par les plateformes chinoises. D’ailleurs, les trois principales plateformes chinoises (BTC China, Okcoin et Huobi), fonctionnant en yuans, représentent environ 98,4% des échanges mondiaux de bitcoins, selon bitcoinity.org.

Sur BTC China, plus grosse plateforme mondiale pour l’achat ou la vente de bitcoins, le volume quotidien d’échanges s’est envolé à 27,8 milliards de yuans le 22 décembre (3,8 mds €) contre environ 1 milliard de yuans courant septembre, en parallèle le prix du bitcoin en yuans grimpait de 70%.

Banque populaire de Chine

Mais la monnaie virtuelle n’est contrôlée par aucune banque centrale, et a frôlé début janvier, à plus de 1’100 dollars, son record historique. « La récente envolée du bitcoin était probablement alimentée par les fuites de capitaux chinois et la spéculation (…) Les craintes d’un durcissement des autorités chinoises risquent de maintenir la pression« , a expliqué Gil Luria, analyste de Wedbush Securities cité par l’agence Bloomberg.

Présage d’un durcissement

La banque a interdit ce mercredi 8 février aux plateformes de proposer des « opérations de marge ». Il s’agit d’une pratique spéculative permettant aux investisseurs de s’endetter pour acheter des bitcoins. De plus, les plateformes ne doivent pas opérer de « blanchiment d’argent » ni d’aller contre « les lois sur le marché des changes ou la fiscalité », au risque d’être fermées par les autorités.

Cette annonce vise à freiner la fuites des capitaux hors de Chine, qui accentuent à la dépréciation du yuan face au dollar. Le gouvernement a également imposé des restrictions en mettant en place un plafond limitant les montants que les particuliers et les entreprises peuvent convertir en devises étrangères.

Mais le bitcoin permet d’acheter en yuans avant d’être revendue en dollars, via des transactions non contrôlées. Raison pour laquelle, la banque centrale a avertit sévèrement les plateformes d’échanges de bitcoin, avant certainement de lancer des mesures de contrôle et surveillance.

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