vendredi, avril 26

La BAII dans le viseur des militants climatiques

Des activistes du monde entier ont organisé des manifestations contre la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII ou AIIB), afin de dénoncer ses investissements dans plusieurs projets internationaux à énergies fossiles, .

La BAII a tenu sa première réunion annuelle – hors d’Asie – les 12 et 13 juillet en Europe, un continent qui a dû faire face en juin à des températures supérieures de plus de 6 à 10°C à la moyenne dans de nombreux pays, y compris en France, qui a connu sa journée la plus chaude jamais enregistrée à 45,9C.

Alors que les membres de la BAII se réunissaient au Luxembourg, des citoyens inquiets ont pointé du doigt le bilan jugé « douteux » de la banque en matière de changement climatique .

Des organisations, comme Youth for Climate, Big Shift Campaign, et la coalition internationale sur le climat, ont manifesté devant les locaux où a lieu la conférence de l’AIIB au Luxembourg.

Certaines associations et ONG ont lancé une campagne en ligne pour que la BAII supprime les énergies fossiles de ses investissements, et admette qu’il existe une forte contestation citoyenne contre des projets aux combustibles fossiles qu’elle finance.

D’autant plus que, la BAII a été fondée après l’Accord de Paris (COP21) en 2015, et s’est proclamée leader du climat «allégé, propre et vert». Un argument reprit par le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, a expliqué en marge de la réunion annuelle de la BAII que « par rapport aux banques de développement multilatérales traditionnelles, la BAII, dont la devise est « allégée, propre et verte », offre une approche très moderne par rapport à la lutte contre le changement climatique ».

La banque a publié un nouveau cadre environnemental et social visant à «donner la priorité aux investissements visant à promouvoir des infrastructures neutres pour les émissions de gaz à effet de serre et résilientes au climat, y compris des actions visant à réduire les émissions, à protéger les changements climatiques et à promouvoir les énergies renouvelables».

Pourtant les investissements de la banque montrent une toute autre réalité d’après les organisations de protection de l’environnement. Sur ses 8 milliards de dollars d’investissement actuel, 20% ont été investis dans les combustibles fossiles, contre seulement 8% pour les énergies renouvelables.

À elle seule, 57% seulement des fossiles sont restitués dans le portefeuille de l’énergie, soit plus du double du montant des énergies renouvelables. Le reste concerne des investissements dans l’énergie où les sources de combustible ne sont pas définies.

Groupe de la société civile, Bank Information Center Europe (BIC Europe), a examiné les prêts indirects de la BAII par le biais d’intermédiaires financiers, tels que des fonds d’infrastructure et de capital d’investissement.

La banque, initiée par la Chine, canalise actuellement 15% de ses dépenses totales par l’intermédiaire le type de prêt «risqué».

En 2017, la BAII a investi 150 millions de dollars dans un intermédiaire financier dénommé IFC Emerging Asia Fund , qui compte parmi ses clients Shwe Taung Cement au Myanmar. Cette compagnie est en train d’agrandir une cimenterie et une mine de charbon qui doubleront ses émissions de gaz à effet de serre. Autre client, la Summit Power au Bangladesh, dont le portefeuille énergétique est alimenté à 100% par des combustibles fossiles.

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