mardi, avril 23

La culture de l’Occident n’est pas l’unique modèle

Dans un contexte de crise économique et financière et de révolte sociale, le gouvernement chinois a décidé de serrer la visse.

Lors d’une session plénière du XVIIe comité central du Parti communiste chinois en octobre dernier, le secrétaire général du PCC et président Hu Jintao, qui devrait quitter le pouvoir cette année, a appelé à promouvoir la paix et le développement dans le monde.

A cette occasion, le chef de l’état a fustigé les « forces hostiles internationales » qui « intensifient leurs tentatives d’occidentalisation et de dislocation de la Chine » à travers la diffusion de « leur culture et leur morale ».

Président Hu Jintao

Le président Hu Jintao a par ailleurs souhaité voir la culture chinoise se développer afin de « répondre à la demande croissante de la population sur le plan spirituel et culturel ».

Mettant en avant la faiblesse de la culture chinoise sur le plan international, Hu Jintao a déploré « l’absence d’influence internationale de la culture chinoise, qui ne correspondrait pas au statut international de la Chine ».

Toutefois, la Chine a vu le nombre de ces instituts augmenter depuis une dizaine d’année, il existe plus de 350 Instituts Confucius et 500 salles de classe Confucius, qui ont été ouverts dans 101 pays et régions.

Quelques semaines après l’allocution de Hu Jintao, Liu Yandong, conseillère d’État, a indiqué lors de la cérémonie d’ouverture de la 6ème conférence des Instituts Confucius que « la Chine continuera à soutenir la construction d’Instituts Confucius pour promouvoir les échanges culturels ».

L’Institut Confucius, du nom de l’ancien philosophe chinois, est une institution publique non-lucrative destiné à promouvoir la culture et la langue chinoises à l’étranger.

« Les instituts Confucius aident à diffuser la langue chinoise dans le monde et à introduire des langues étrangères en Chine » a indiqué Liu Yandong.

Wang Yuechuan, professeur au département de chinois de l’université de Pékin a expliqué dans un ouvrage collectif « Le grand souffle chinois », que l’internationalisation de la culture chinoise devrait coïncidait avec la globalisation de la culture occidentale.

« Notre participation à la vie internationale a pour effet de remettre notre culture en lumière, ce qui nous oblige à être plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes et de l’image de la Chine que nous projetons. Les conflits militaires et économiques ont laissé place à un affrontement entre soft powers de manière durable. La Chine doit s’attacher à dresser le bilan de son héritage culturel pour parvenir à une renaissance de la pensée et de la création artistique, et à diffuser la production intellectuelle chinoise d’aujourd’hui. Le monde doit finir par ­traiter la pensée chinoise sur un pied d’égalité » a-t-il expliqué.

L’auteur, accompagné dix chercheurs parlent de la stratégie de l’État et de la mission historique nationale, conclut que « le plus urgent est de mettre un terme aux échanges culturels en sens unique entre l’Occident et la Chine et au ‘déficit culturel’ chinois.” »

Mettant en avant la notion de “sécurité culturelle”, mise à mal selon lui par le dédain occidental et la contestation de la réalité de l’influence historique de la culture chinoise dans la région, comme en Corée et au Japon. Wang Yuechang appelle au « renouveau de la culture chinoise, avec une redéfinition de l’identité culturelle chinoise et de ses rapports avec l’étranger ».

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