vendredi, avril 26

La hi-tech agricole au service du riz hybride

La Chine aide depuis des années les pays africains à développer une riziculture productive et résiliente grâce à son riz hybride. Pour les agriculteurs du continent, c’est là la clé d’une meilleure sécurité alimentaire et de revenus plus élevés.

Les agriculteur ont semé du riz hybride à Mahitsy, au nord-ouest d’Antananarivo, qui jouit d’un climat tropical humide, d’un fort ensoleillement et de ressources hydriques abondantes. .

Or, en raison de l’insuffisance de moyens financiers, d’infrastructures adéquates et de technologies agricoles obsolètes, les rendements malgaches sont faibles. Ce qui explique pourquoi le pays doit importer des centaines de milliers de tonnes de riz par an.

En 2010, des experts de Yuan’s Seeds, l’entreprise de semences lancée par Yuan Longping, surnommé le « père du riz hybride », ont posé leurs valises en Afrique. Jusqu’en 2019, l’entreprise y a cultivé un total de 40.000 hectares de riz hybride, avec un rendement moyen en riz de 7,5 tonnes à l’hectare, soit deux fois le rendement moyen du riz traditionnel.

En mai, le Centre national chinois de recherche et de développement en riz hybride a ouvert un bureau à Madagascar, afin de sélectionner diverses variétés de riz hybride en fonction de l’environnement écologique diversifié du pays.

Cette démarche vise à garantir et favoriser la sécurité alimentaire sur le continent africain, d’après le centre. Mais elle entre surtout dans le cadre du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en septembre 2018 à Beijing.

En effet, à cette occasion, le président Xi Jinping a annoncé que son pays allait travailler avec les pays africains à l’élaboration de plans de coopération agricole et aiderait le continent à parvenir à une sécurité alimentaire générale à l’horizon 2030.

Pour ce faire, la Chine s’est fixé comme objectif de mettre en œuvre 50 projets d’aide agricole, de fournir 1 milliard de yuans (880 M€) d’aide alimentaire d’urgence aux pays d’Afrique sinistrés et l’envoie de 500 experts agricoles qui formeront de jeunes chercheurs en technologie agricole et des agriculteurs expérimentés.

Dans une exploitation de Wara, dans l’Etat nigérian de Kebbi, Wang Xuemin, a expliqué au Quotidien du peuple que depuis le début de l’année, « nous utilisons une nouvelle technologie d’épandage », ajoutant que celle-ci « peut réduire considérablement les coûts de main-d’œuvre et d’autres coûts ».

Cet expert dans des projets de coopération agricole Sud-Sud et spécialiste en plantation de riz pour le groupe d’ingénierie CGCOC (CGC Overseas Construction Group Co., Ltd.), a expliqué que « la terre, le climat et les méthodes de riziculture au Nigeria sont très différents de ceux en Chine. Nous avons rencontré beaucoup de problèmes au début ».

En 2006, le premier cycle de culture a été un échec, car le programme initial de gestion technique et les équipements agricoles n’étaient pas adaptés à l’environnement et la quasi-totalité des centaines d’hectares de riz a été engloutie par de mauvaises herbes.

« Nous sommes conscients que copier directement le modèle chinois n’est pas réalisable. Il est nécessaire d’innover sans cesse nos techniques en fonction de la réalité de l’Afrique », a indiqué Wang Xuemin.

Après plus de dix ans de recherche et d’innovation, la ferme de Wara est sortie de sa phase d’adaptation. Elle est devenue un important centre de formation et de production mécanisée au Nigeria, formant plus de 1.000 agriculteurs et gestionnaires d’équipements agricoles.

Au Mozambique, Kenya et en Angola, les semences de riz hybride ont été ou seront plantées. D’autres pays du continent tels que la Sierra Leone, la Zambie, le Zimbabwe et le Mozambique attendent avec impatience l’arrivée de semences de riz hybride adaptées à leur environnement.

Fin juin 2019, Yuan Longping a expliqué lors d’un séminaire sino-africain sur le développement du riz dans le cadre de la première édition de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique au Hunan : « je suis très heureux d’aider les pays en développement à cultiver du riz hybride pour résoudre le problème de pénurie alimentaire et je suis convaincu que grâce à nos efforts communs, nous atteindrons cet objectif dans un proche avenir ».

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