jeudi, avril 25

La Suède bannit Huawei de la 5G

Börje Ekholm, patron du géant des télécommunications suédois Ericsson, s’inquiète des représailles possibles visant son activité en Chine, après le bannissement de son principal concurrent chinois Huawei de l’appel d’offres pour la 5G en Suède.

Le directeur général d’Ericsson, Börje Ekholm, au quotidien suédois Dagens Nyheter a dit espérer « qu’il n’y aura pas d’impact. J’espère que nous pourrons continuer notre activité en Chine« , a déclaré

«La Chine représente 8% de notre chiffre d’affaires. Pour nous c’est une question d’importance stratégique de pouvoir y être présent», a souligné ce dernier, dont la société est Numéro 2 mondial des équipements de télécom derrière Huawei.

L’autorité des télécommunication de Suède, PTS, avait annoncé le 20 octobre 2020 sa volonté de bannir par mesure de sécurité nationale les nouveaux équipements des groupes chinois Huawei et ZTE du nouveau réseau télécoms 5G suédois.

L’autorité avait souligné que pour les équipements déjà installés, ils doivent eux être retirés d’ici au 1er janvier 2025. Le journal Dagens Nyheter avait publié des extraits de SMS échangés ces dernières semaines par Börje Ekholm avec la ministre suédoise du Commerce, Anna Hallberg, où il demandait notamment au gouvernement suédois de «parler» avec le régulateur télécom.

«En ce moment la Suède est vraiment un mauvais pays pour Ericsson», a déploré le patron auprès de la ministre. La décision de PTS «exclut nos concurrents chinois d’une façon qu’aucun autre pays de l’UE n’a faite», affirmait-il dans ses SMS obtenus par le quotidien.

Après le Royaume-Uni mi-juillet, la Suède est devenue le deuxième pays d’Europe et le premier de l’Union européenne à exclure Huawei de la quasi-totalité de l’infrastructure nécessaire pour faire fonctionner son réseau 5G.

De son côté, Huawei a saisi la justice suédoise et la Chine a averti que la décision de l’autorité pourrait avoir des «conséquences» pour les entreprises du pays scandinave en Chine.

Dans son interview, le DG d’Ericsson réfute toute velléité de quitter la Suède, mais il reconnaît que la décision suédoise est «une complication». «Notre âme est en Suède, c’est la base d’Ericsson. Mais si la Suède ne soutient pas le libre échange c’est une complication pour nous. Nous faisons 99% de notre chiffre d’affaires hors de Suède», a souligné ce dernier.

En Chine, certains médias dénoncent cette décision, la qualifiant de « répression contre les entreprises chinoises ». « Quiconque a les yeux clairs peut voir qu’il s’agit d’une ‘répression politique’ de la Suède contre les entreprises chinoises, à l’instar des Etats-Unis, et que l’excuse dite de ‘sécurité nationale’ n’est qu’un faux-fuyant absurde et médiocre, car aucune preuve ne peut établir ces allégations », a écrit le commentateur de Radio Chine International.

« La répression côté suédois contre Huawei et d’autres entreprises chinoises reflète à la fois l’existence d’un sentiment hostile envers la Chine dans ce pays, et le résultat de la démagogie d’une poignée de politiciens américains. Nous pouvons voir que le groupe de Mike Pompeo (secrétaire d’État américain de Donald Trump) s’est rendu à plusieurs reprises en Europe, fomentant délibérément la confrontation, semant la discorde en essayant de rallier certains pays pour créer une coalition anti-Chine. (…) La décision de la Suède montre qu’elle se plie aux exigences des politiciens américains et agit comme un ‘homme de paille’ pour empêcher la Chine », a indiqué ce dernier.

« Mieux vaut pour la partie suédoise de suivre les principes du marché équitable et ouvert, d’évaluer la situation avec calme et de corriger la mauvaise décision dès que possible. Au cas où elle persisterait sur la voie des Etats-Unis pour en devenir un ‘punching-ball politique’ il est évident qu’elle subira de graves conséquences« , a écrit le site d’information Radio Chine International.

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