mardi, avril 23

Le Nigeria monte au créneau

Le 14 avril, le gouvernement nigérian dénonce les discriminations «inacceptables» à l’égard de ses ressortissants en Chine à la suite de la découverte de cas positifs au Covid-19, alimentant une polémique embarrassante pour Beijing.

Ces derniers jours, des Africains se sont dits victimes d’expulsions, d’interdictions d’entrer dans des commerces, de placements en quarantaine et de dépistages abusifs, après la découverte de plusieurs cas positifs au nouveau coronavirus parmi la communauté nigériane de Canton.

Le 14 avril, le ministre des affaires étrangères nigérian, Geoffrey Onyeama, a reçu l’ambassadeur chinois à Abuja pour une audience aux airs de convocation, afin de l’informer que «la situation est extrêmement pénible et inacceptable pour le gouvernement et le peuple nigérians et que nous voulons une action immédiate».

De son côté, l’Union africaine avait déjà exprimé le 11 avril son «extrême préoccupation» sur le sort des Africains et appelé la Chine à «des mesures rectificatives immédiates».

Tout a démarré avec la fuite de cinq Nigérians de Canton, testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine. Ils ont provoqué un véritable tollé et un déluge de commentaires racistes sur Internet.

D’après l’agence de presse Xinhua, 4 553 Africains, soit toute la population africaine de Canton, ont été soumis à un dépistage depuis le 4 avril – 111 d’entre eux ont été testés positifs.

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Plusieurs africains ont raconté à l’Agence France Presse avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels et des restaurants. Ils ont finalement dû dormir dans la rue ou sous des ponts sans rien à manger.

Cette histoire tombe au plus mal pour Beijing, qui a multiplié ces dernières semaines les déclarations de soutien et d’amitié au continent africain à travers l’envoi de médecins, de matériel médical et autres aides financières.

A contrario, les Etats-Unis en ont profité pour dénoncer le gouvernement chinois et dénoncer la «xénophobie des autorités chinoises», dans un contexte de confrontation stratégique entre les deux puissances mondiales.

«Les abus et mauvais traitements à l’encontre des Africains vivant et travaillant en Chine rappellent tristement à quel point le partenariat entre la République populaire de Chine et l’Afrique est creux», a déclaré à l’AFP un porte-parole du département d’Etat américain.

Face à cette pression diplomatique, la Chine a rejeté dimanche tout «racisme», promettant «d’améliorer» le traitement des africains à Canton. Une vingtaine d’ambassadeurs africains ont en outre été reçus lundi au ministère des affaires étrangères à Pékin pour être rassurés.

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«Le peuple chinois a toujours considéré le peuple africain comme un partenaire et un frère qui partage les mêmes difficultés et les mêmes problèmes», a assuré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian.

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