samedi, mars 23

Le procès du canadien Michael Kovrig a commencé en Chine

Le procès Michael Kovrig, second canadien détenu en Chine depuis plus de deux ans pour « espionnage », s’est ouvert ce 22 mars à Beijing. Le Canada dénonce une détention « arbitraire » en réponse à l’arrestation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver.

Michael Spavor et Michael Krovig arrêtés le 10 décembre pour espionnage

Le procès de l’ex-diplomate Michael Kovrig, 49 ans, survient trois jours après celui à Dandong (nord-est) de son compatriote Michael Spavor, qui s’est achevé au bout de deux heures sans verdict.

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Les deux hommes risquent une peine de prison à perpétuité. Ils ont été arrêtés en décembre 2018, peu après l’interpellation au Canada d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, à la demande des Etats-Unis. Ottawa accuse la Chine d’avoir arrêté ses deux ressortissants par mesure de représailles, ce que la Chine dément.

Lors du premier procès vendredi, les représentants de l’ambassade du Canada en Chine n’ont pas été autorisés à assister à l’audience. Une fonctionnaire du Tribunal populaire intermédiaire numéro deux de Beijing, où est jugé Michael Kovrig, a déclaré que l’affaire relève de la « sécurité nationale », et que le public n’est pas autorisé à assister au procès.

« Nous sommes très préoccupés par ce refus d’accès et par le manque de transparence de tout le processus judiciaire », a déclaré le chargé d’affaires de l’ambassade du Canada, Jim Nickel, après s’être vu interdire l’accès du palais de justice.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a jugé le 19 mars « totalement inacceptable » la détention de ses deux compatriotes. Il a dit espérer que le dossier soit abordé en Alaska en les 18 et 19 mars, lors de la première rencontre de haut niveau entre dirigeants chinois et américains sous la présidence de Joe Biden.

« Je suis très confiant que cela sera un enjeu abordé lors de ce sommet », avait précisé Justin Trudeau, ajoutant qu’il savait « à quel point les Américains prennent au sérieux cette situation ».

Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei

Cependant, le Wall Street Journal avait rapporté début décembre que Huawei discutait d’un accord avec l’administration américaine qui permettrait à Meng Wanzhou de regagner la Chine.

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La justice américaine lui reproche d’avoir contourné des sanctions américaines contre l’Iran. Toutefois, la nature exacte des accusations contre les deux canadiens n’est en revanche pas connue.

L’ancien ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques, a dit s’attendre à ce que les deux verdicts soient annoncés d’ici peu par la justice chinoise. « La Chine n’essaie même pas de faire croire qu’il s’agit de vrais procès: les preuves ne sont pas communiquées à la défense et le juge ne prend pas le temps de les examiner », a-t-il déclaré à l’Agence France Presse.

« Cela ne fait que confirmer que le processus judiciaire est commandité par le Parti communiste et qu’il s’agit de procès politiques », a dénoncé l’ancien ambassadeur. « Le message adressé aux Etats-Unis est clair: si vous voulez aider les Canadiens, faites en sorte que Meng Wanzhou rentre rapidement en Chine ».

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