La police de Hong Kong a procédé le 5 janvier à des dizaines d’arrestations après des jets de cocktails Molotov sur un commissariat suite à une manifestation dénonçant le « commerce parallèle » à la frontière avec la Chine, selon des organisateurs de la marche.
Dino Chan, un conseiller local de Sheung Shui et l’un des organisateurs de la manifestation dans le quartier de Sheung Shui, a indiqué que 42 personnes ont été arrêtées après ces violences.
Selon le Parti démocrate, environ 10.000 personnes ont défilé pacifiquement, mais des violences ont éclaté après l’ordre de dispersion donné par la police. Plusieurs cocktails Molotov ont alors été lancés sur le commissariat de Sheung Shui, situé à environ 1,5 km du lieu où s’est déroulée la manifestation.
Cette nouvelle mobilisation a eu lieu alors que le sentiment contre Beijing est de plus en plus vivace à Hong Kong, qui vit au rythme des mouvements de contestation pro-démocratie, depuis juin 2019.
Les manifestants s’en sont pris ce 5 janvier au « commerce parallèle » qui permet à des milliers de chinois continentaux de traverser la frontière tous les jours pour acheter des marchandises en gros, telles du lait pour enfant, afin de les revendre avec un important bénéfice en Chine.
Cette pratique provoque un profond ressentiment de la part des hongkongais, car elle crée des pénuries pour certaines marchandises dans les agglomérations frontalières et fait monter le prix des produits de base ainsi que des baux commerciaux.
« Si pour régler le problème du commerce, la police prenait la peine d’utiliser un seul des véhicules qu’elle a mobilisés pour cette manifestation, nous n’aurions pas besoin de protester », a estimé Dino Chan.
Hong Kong connaît sa pire crise politique, économique et sociale depuis la rétrocession à la Chine en 1997 de ce territoire de plus de 7 millions d’habitants, avec des manifestations – parfois violentes – qui dénoncent l’ingérence jugée grandissante de Pékin dans ses affaires et exigent des réformes démocratiques.
