mercredi, mars 27

Rapport ONU : Ottawa et Washington exigent des comptes de la part de la Chine

A la suite de la publication par l’ONU d’un rapport sur la situation des droits de la personne dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, Ottawa et Washington ont exhorté Pékin à respecter ses obligations internationales.

Le rapport de la Haute-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a estimé que certaines pratiques commises à l’encontre de la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang s’apparentent à des « crimes contre l’humanité ».

L’ONU indique avoir relevé des « cas crédibles de torture ou de mauvais traitements infligés à des détenus » dans la région autonome du Xinjiang. En août 2018, un groupe d’experts des droits de l’Homme des Nations unies a indiqué que la Chine détenait environ un million de musulmans Ouïghours dans des camps secrets au Turkestan oriental.

Le rapport a appelé la Chine à libérer immédiatement les personnes détenues arbitrairement dans des camps de rééducation, des prisons et des centres de détention similaires, et à revoir les lois relatives à la lutte contre le terrorisme, ainsi que celles relatives à la sécurité nationale et aux droits des minorités.

LE CANADA EXIGE DE LA CHINE QU’ELLE RESPECTE SES OBLIGATIONS

Le Canada a exhorté la Chine à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et à réagir aux préoccupations et aux recommandations soulevées dans un rapport de l’ONU sur la situation dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Cette déclaration intervient après la récente publication par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme d’un rapport sur la situation des droits de la personne au Xinjiang.

Lire aussi : L’ONU publie le rapport sur le Xinjiang

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que « les conclusions reflètent les récits crédibles de graves violations des droits de la personne commises au Xinjiang. Ce rapport apporte une contribution importante aux preuves de plus en plus nombreuses de violations graves et systématiques des droits de la personne qui ont lieu au Xinjiang ».

Cette dernière a indiqué dans un communiqué que « le Canada a exprimé à plusieurs reprises sa vive inquiétude à l’égard des violations flagrantes et systématiques des droits de la personne qui ont lieu au Xinjiang et qui touchent les Ouïghours et d’autres minorités ethniques musulmanes ».

Lire aussi : La situation des Ouïghours au Xinjiang: quelle est la position du Canada?

Le Canada dit avoir instauré un dialogue direct avec les plus hautes instances politiques du gouvernement de la Chine concernant la situation des droits de la personne au Xinjiang, notamment dans le cadre des conversations de la ministre canadienne des affaires étrangères et son homologue chinois, Wang Yi.

La ministre a souligné que « nous avons condamné les violations des droits de la personne commises par la Chine aux côtés de nos alliés du Groupe des cinq, du G7 et du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. En coordination avec ses partenaires internationaux, le Canada s’efforce d’éliminer le risque que des produits issus du travail forcé, en provenance de n’importe quel pays, n’entrent dans les chaînes d’approvisionnement canadiennes et mondiales ».

Exhortant le gouvernement de la Chine à respecter ses obligations internationales en matière de droits de la personne et à réagir aux préoccupations et aux recommandations soulevées dans le rapport de la haute-commissaire, la ministre a assuré que le Canada travaille avec ses partenaires internationaux « sur une intervention coordonnée pour remédier à la situation au Xinjiang, et pour veiller à ce que le gouvernement chinois soit tenu de rendre compte de ses actions ».

WASHINGTON SE DIT ALARME DE LA SITUATION AU XINJIANG

Le Secrétaire d’État américain a commenté le rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme concernant les « violations commises en Chine contre la minorité Ouïghoure du Xinjiang ». Antony Blinken a indiqué que les États-Unis ont fait part de leur inquiétude face aux « violations commises par les autorités chinoises à l’encontre de la minorité musulmane des Ouïghours » au Xinjiang.

Il a rappelé que le département d’État américain qualifie la politique chinoise dans la région autonome de « génocide et de crimes contre l’humanité ». « La détention arbitraire et la discrimination à l’encontre des Ouïghours et des groupes à majorité musulmane peuvent être constitutives de crimes contre l’humanité », a déclaré le secrétaire d’État américain dans un communiqué.

Le Secrétaire d’État a affirmé que le rapport de l’ONU « approfondit la grave préoccupation des États-Unis concernant le génocide et les crimes contre l’humanité commis par les autorités chinoises à l’encontre des Ouïghours ».

Selon lui, le texte « décrit formellement le traitement épouvantable et les abus infligés par les autorités chinoises aux Ouïghours et à d’autres minorités. » Antony Blinken a également noté que « certains éléments indiquent que de graves violations des droits de l’Homme ont été commises au Xinjiang « .

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine atteste que les États-Unis « continueront à tenir les autorités chinoises responsables des violations commises à l’encontre des Ouïghours afin que justice soit rendue. »

Il a appelé les autorités chinoises à libérer « les personnes injustement détenues, à révéler le sort des disparus et à permettre aux enquêteurs indépendants d’accéder au Xinjiang et au Tibet. »

Image de Une : Urumqi, capitale de la région du Xinjiang

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