vendredi, mars 29

Refus de Beijing de libérer les deux canadiens

La Chine n’a pas l’intention de libérer Michael Kovrig et Michael Spavor, détenus depuis plus de deux semaines, en dépit des demandes de la France.

Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exprimé le fort mécontentement de son gouvernement face aux déclarations faites par le Canada. Elle a appelé le Canada à respecter la souveraineté judiciaire de la Chine.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a aussi estimé que les États-Unis et l’Union européenne devraient dénoncer l’arrestation par le Canada d’une haute dirigeante de la firme chinoise Huawei.

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Selon la porte-parole Hua Chunying, l’arrestation de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, est un incident diplomatique beaucoup plus grave que la détention par Pékin de deux Canadiens, dont un ancien diplomate.

La France «préoccupée» par leur arrestation

Paris a demandé le 24 décembre que les deux Canadiens arrêtés en Chine, après l’interpellation de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, soient traités «de façon équitable et transparente».

«Nous sommes préoccupés par l’arrestation en Chine de deux ressortissants canadiens, intervenue peu après celle de Meng Wanzhou», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué.

«Nous demandons aux autorités chinoises de veiller à ce qu’ils soient traités de façon équitable et transparente et que les droits de la défense soient respectés», a-t-elle ajouté.

Les autorités chinoises ont arrêté le 10 décembre l’ex-diplomate Michael Kovrig et le consultant Michael Spavor, officiellement pour activités «menaçant la sécurité nationale».

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Ces arrestations intervient après l’interpellation début décembre à Vancouver de Meng Wanzhou, à la demande de la justice américaine, qui la soupçonne de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran.

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Libérée sous caution, Meng Wanzhou «fait l’objet d’une procédure judiciaire canadienne régulière et conforme à l’État de droit» ainsi qu’aux «engagements internationaux du Canada», a relevé la porte-parole du Quai d’Orsay.

Hua Chunying rejete les propos de la France

« Concernant la déclaration française, nous la rejetons fermement et nous nous y opposons », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères. Cette dernière a rappelé ses explications sur la position de la Chine dans ce dossier :

« les autorités chinoises compétentes ont arrêté les ressortissants canadiens soupçonnés de se livrer à des activités portant atteinte à la sécurité nationale de la Chine, conformément à la loi, tandis que la partie canadienne, à la demande des États-Unis, a illégalement arrêté le dirigeant principal de la société chinoise. Ils sont de nature différente ».

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« Nous espérons que la partie canadienne, la partie française et les autres soi-disant alliés du Canada (Union européenne, Royaume-Unis, Etats-Unis, ndlr) pourront respecter le droit des autorités judiciaires chinoises de traiter de manière indépendante les cas ainsi que la souveraineté judiciaire de la Chine ».

« Je ne comprends pas pourquoi la partie française a publié une telle déclaration et pourquoi elle parle pour les ressortissants canadiens. Cela a laissé une très mauvaise impression au peuple chinois: la France ne s’occupe que des Canadiens et ne se soucie pas des Chinois », a conclu la porte-parole.