lundi, avril 22

La culture aborigène se met en scène jusqu’au 30 novembre

Organisé tous les deux ans, le Festival culturel austronésien a lieu cette année dans le district de Taitung jusqu’au 30 novembre. Musique, danse, rituels traditionnels, spectacles, expositions, ateliers de cuisine, conférences et fêtes ont lieu pour célébrer les cultures des peuples autochtones de Taïwan et de l’ensemble du monde austronésien.

« L’idée du festival est de redonner place aux traditions aborigènes dans la vie courante plutôt que seulement sous la forme de spectacles« , a expliqué le chef du district de Taitung, Justin Huang, dans un communiqué de presse publié par le gouvernement.

Les populations parlant des langues austronésiennes vont de Madagascar à l’ouest à l’île de Pâques à l’est, et de Taïwan et Hawaii au nord à la Nouvelle-Zélande au sud.

Plus de 1 250 langues austronésiennes existent et les traditions sont nombreuses, mais elles appartiennent toutes à la même famille austronésienne. LE festival donne la place à 8 cultures originaires de Taïwan, de Hawaii, de la Nouvelle-Zélande ou encore des îles Salomon, également présents pour le Festival mondial des arts de la scène des peuples autochtones.

Créé en 1999, le festival est ponctué par plusieurs fêtes des récoltes, par des expositions sur l’artisanat aborigène taïwanais, ou encore par la progression du « Bus de l’art des aborigènes« .

Le chef indigène Capen Nganaen et la présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen
Le chef indigène Capen Nganaen et la présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen

Ce festival, débuté en août, a été témoin de la déclaration de la présidente Tsai Ing-wen, qui a présenté, au nom de l’Etat, des excuses aux peuples autochtones de Taïwan « pour les 400 ans de douleur et de mauvais traitements qu’ils ont subis depuis l’arrivée sur l’île, au début du 17ème siècle, des premiers colons Han venus de Chine méridionale« , indique le communiqué de la présidence.

Ces excuses publiques ont eu lieu lors de la Journée nationale des peuples autochtones, et en présence de représentants des 16 tribus aborigènes reconnus par l’Etat et d’autres groupes de population autochtones non reconnus par l’Etat et regroupés sous le vocable « aborigènes des plaines » (ou Pingpu).

« Il y a 400 ans, des gens vivaient déjà à Taïwan. Ces premiers habitants vivaient leur vie et étaient dotés de leurs propres langues, cultures, traditions et territoires. Mais alors, sans leur consentement, un autre groupe de gens est arrivé sur ces rivages, et au fil des ans, a tout pris aux premiers habitants, lesquels, sur la terre qu’ils avaient connus de la manière la plus intime, ont été déplacés, et sont devenus étrangers, minoritaires et marginalisés« , a déclaré Tsai Ing-wen.

Ce festival culturel austronésien est différent cette année, Tsai Ing-wen a annoncé la création d’un Comité pour la justice transitionnelle et la justice historique envers les aborigènes et la réactivation par le gouvernement de la Loi fondamentale sur les peuples autochtones. Le but est d’accélérer le recueil de l’histoire aborigène, l’autonomie des peuples autochtones, la transmission des cultures et traditions, l’amélioration de la santé des aborigènes, et de manière à prendre en compte les droits des aborigènes résidant dans les villes.

Un centre de services juridiques aborigène sera également créé pour limiter les conflits entre pratiques traditionnelles et droit moderne, en particulier ceux portant sur la chasse traditionnelle dans les parcs nationaux.

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