vendredi, avril 26

Colère de la Chine : Visite du vice-président taïwanais aux Etats-Unis

La Chine a promis le 13 août des « mesures fermes » suite à la visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-dirigeant de Taïwan, car il s’agit selon elle d’une atteinte aux accords signés avec Washigton et à ses revendications de souveraineté sur l’île.

Selon les autorités taïwanaises, William Lai doit simplement « transiter » par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’entrée en fonctions du nouveau président, Santiago Peña.

Lire aussi : Un responsable de Taïwan passe par les États-Unis pour aller au Paraguay

Mais le dirigeant, aux positions indépendantistes assumées, pourrait rencontrer des personnalités politiques américaines durant son passage à New York, où il dit être arrivé le 13 août.

William Lai est candidat à la succession de l’actuelle dirigeante Tsai Ing-wen. Tous les deux sont issus du Parti démocratique progressiste (PDP, pro-indépendance).

La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qui n’a pas encore été réunifié avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Taiwan est d’ailleurs jusqu’à l’heure un territoire qui n’est pas reconnu comme un Etat souverain par la communauté internationale. La Chine veut une réunification « pacifique » avec le territoire, mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.

« La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis« , a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« La Chine suit de près » la visite de William Lai « et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a-t-il souligné dans un communiqué.

L’armée chinoise avait organisé en avril des manœuvres de trois jours autour de Taïwan en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

La Chine voit avec méfiance les rencontres entre américains et taiwanais

« Heureux d’arriver dans la Grosse Pomme, icône de la liberté, de la démocratie et des opportunités« , a indiqué William Lai sur X (nouveau nom de Twitter) après son arrivée à New York.

Il a également écrit avoir été accueilli par des représentants de l’Institut américain à Taïwan, l’organisme faisant office d’ambassade américaine de facto sur l’île en l’absence de relations diplomatiques officielles entre Washington et Taipei.

Après New York, William Lai doit se rendre au Paraguay, l’un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei, puis s’arrêter à San Francisco au retour.

La Chine voit avec méfiance les rencontres entre des dirigeants taïwanais et des représentants de certains pays occidentaux, notamment des Etats-Unis, car elles confèrent une forme de légitimité aux autorités de l’île. Depuis l’arrivée de Tsai Ing-wen au pouvoir, en 2016, les échanges entre les Etats-Unis et Taiwan se sont renforcés.

« Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d’un transit », a souligné le ministère chinois des Affaires étrangères, qui a exprimé son « vif mécontentement » face à cette visite du « fauteur de troubles » William Lai.

Chine vs Taiwan

Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées dès l’arrivée à la présidence de Tsai Ing-wen. Cette dernière a refusé de reconnaitre le Consnsus de 1992, et de considérer que l’île et la Chine continentale font partie d’une même entité « Chine ». Depuis, la Chine accentue sa pression diplomatique et économique sur l’île, afin d’assurer le soutien des acteurs économiques taiwanais et d’une partie de la population.

Des avions militaires chinois font régulièrement des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan. Une Adiz est une zone, bien plus étendue qu’un espace aérien, dans laquelle les autorités d’un territoire demandent que les aéronefs étrangers s’identifient pour des raisons de sécurité nationale.

Au cours de la semaine précédant le départ de William Lai, la présence militaire chinoise autour de Taïwan a ainsi été plus importante que d’habitude. « La cause première des tensions dans le détroit de Taïwan, c’est la tentative des autorités taïwanaises de s’appuyer sur les États-Unis pour obtenir l’indépendance et l’insistance des États-Unis à utiliser Taïwan pour endiguer la Chine », a déploré la diplomatie chinoise.

Les Etats-Unis, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la République populaire de Chine en 1979, restent cependant l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.

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